► Plusieurs actes de violence ont récemment défrayé la chronique… La délinquance baisse-t-elle vraiment ?
Les chiffres de la délinquance sur un an, entre juin 2009 et juin 2010, nous permettent de tirer trois enseignements majeurs :
1) La délinquance générale poursuit sa baisse dans notre pays. Entre juin 2009 et juin 2010, le nombre de crimes et de délits a diminué de 2,91%. Sur les six derniers mois, la baisse est même de 3,91%. Les atteintes aux biens et aux personnes ont diminué de 2,14% et les escroqueries et infractions économiques et financières ont baissé de 7,36% sur les douze mois écoulés. Ces résultats sont encourageants pour l’avenir et montrent la mobilisation sans faille des pouvoirs publics et des forces de l’ordre pour assurer la sécurité de nos concitoyens.
2) La majorité partage néanmoins les inquiétudes des Français suscitées par la hausse des violences aux personnes. Ces violences ont augmenté de 1,53% sur un an s’inscrivant dans une tendance longue et préoccupante de hausse de cette forme de délinquance. Toutefois, cette hausse est moins élevée qu’entre juin 2008 et juin 2009, où elle avait été de 4%.
3) Et nous sommes plus que jamais déterminés pour endiguer le fléau de ces violences aux personnes. L’augmentation des effectifs de policiers, comme le réclament sans cesse les élus de gauche, n’est pas le remède miracle, il faut surtout promouvoir une action plus efficace et coordonnée des différents acteurs impliqués. Cela passe par la mobilisation conjointe des maires, qui sont les meilleurs experts de la réalité locale, en liaison avec tous les acteurs de terrain (familles, Education Nationale, policiers…), ainsi que par le développement de la vidéo-protection, et la définition de priorités absolues (violences à l’école, dans les transports, dans les quartiers chauds, protection des personnes les plus vulnérables, qui sont des cibles faciles pour la délinquance…)
► Quelles sont les priorités définies par le gouvernement pour que cette baisse se poursuive et pour intensifier la lutte contre les violences aux personnes ?
La majorité et le ministre de l’Intérieur marchent main dans la main pour mener un combat méthodique et résolu contre la délinquance. Dans ce cadre, « Sept plans d’actions » ont été définis pour assurer la protection des Français.
1) Le plan de sécurisation des transports publics. Prendre les transports pour aller au travail, à l’école, à son club de sport, au restaurant…, cela devient trop souvent une angoisse pour certains de nos compatriotes. Ce plan vise à leur rendre la liberté de se déplacer sans peur ! La méthode adoptée peut être résumée en trois mots : anticipation, coordination et opérations « coups de poing ». Pendant les quatre premiers mois de l’année, 147 opérations ont été menées dans la gare du Nord permettant 963 interpellations. De plus, 30 millions d’euros vont être injectés par l’Etat l’an prochain pour soutenir les collectivités locales dans leur politique de sécurité dans les transports.
2) Le plan de lutte contre les trafics de stupéfiants. Il est inenvisageable de dépénaliser le cannabis ou d’installer des salles de « shoot » en France. Les ministères de l’Intérieur, du Budget et de l’Education Nationale vont coordonner leurs actions pour attaquer les délinquants au portefeuille et sensibiliser les jeunes. Cette politique porte ses fruits : depuis le début de l’année, les saisies d’héroïne ont augmenté de 17%, celle de cannabis de 4,4% et celle des avoirs financiers de plus de 60%.
3) Le plan de lutte contre les bandes. Avec la loi anti-bande du 2 mars 2010 qui condamne « l’appartenance à une bande violente », la majorité a fait de la lutte contre les 511 bandes recensées une priorité absolue.
4) Le plan de lutte contre les violences scolaires. Pour la majorité, les collèges et les lycées doivent être des lieux d’apprentissage et non des lieux d’affrontement. Elle est très mobilisée sur le sujet de la violence scolaire et prend des mesures fermes pour l’éradiquer. Les abords des écoles sont désormais sécurisés, des équipes mobiles de sécurité ont été créées dans les différentes académies, 5247 « correspondants sécurité-école » ont été mis en place. Enfin, des « diagnostics de sécurité » ont été effectués dans tous les établissements scolaires de France.
5) Le plan en faveur de la sécurité des personnes âgées. Les aînés représentent 20% de la population française et sont victimes d’un tiers des cambriolages. Le 4 juillet 2010 dernier a été lancé le plan « Tranquillité seniors » qui vise à renforcer la protection des personnes âgées les plus vulnérables et qui prévoit des sanctions renforcées pour les individus qui s’attaqueront aux seniors. Auparavant, le vol d’une personne vulnérable ou malade était passible de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amendes. Désormais ce délit est puni par une amende de 100 000 euros et 7 ans d’emprisonnement.
6) Le plan de lutte contre les cambriolages. Suite à une hausse des cambriolages de 14% en Septembre 2009, 96 cellules anti-cambriolages on été créées pour faciliter les enquêtes et mener des opérations de surveillance. Le dispositif « Tranquillité vacances » - qui organise des rondes de surveillance dans les logements inhabités pendant les périodes de vacances- a également été étendu à toutes les vacances. Les résultats sont au rendez vous avec une baisse de 3,62% sur les six premiers mois de l’année 2010 du nombre de cambriolages.
7) Le plan de lutte contre le hooliganisme. La majorité a lancé un dispositif contre la violence dans les stades qui repose sur la création d’une division de lutte contre le hooliganisme et un partenariat entre l’Etat, les clubs et les instances du football français. Les résultats ont d’ores et déjà été positifs avec notamment 828 interdictions de stade appliquées pour la saison 2009-2010 et 700 fauteurs de troubles interpellés.
►Quels moyens sont mis en œuvre pour assurer la protection de nos concitoyens ?
Pour rendre l’action des forces de l’ordre plus efficace, de nouveaux moyens sont ou vont être mis en place en complément des « sept plans d’action ».
1) Le rapprochement des 243 000 policiers et gendarmes sous la seule autorité du ministre de l’Intérieur va rendre l’action des forces de l’ordre plus efficace.
2) La mise en route de la police d’agglomération à Paris et bientôt à Marseille, Lyon et Lille. L'un des objectifs de la police d'agglomération est d'unifier le régime de commandement sur un même bassin de délinquance. Des brigades de gendarmerie sont donc basculées en zone de police et réciproquement dans un souci d’adaptation aux différents bassins de délinquance.
3) La création de 26 unités territoriales de quartier (UTeQ) dont 10 en Ile de France qui s’ajoutent aux 34 existantes. Ces formations sont constituées de policiers volontaires et implantées aux abords des quartiers sensibles. Leur mission est d’abord dissuasive mais elles doivent également identifier et interpeller les délinquants. Les Uteq jouent le rôle d’une police de quartier mais ne sont en aucun cas un remake de la police de proximité instituée par le gouvernement Jospin. Les Uteq sont avant tout des gardiens de la paix et non des animateurs de quartiers, ils ne sont pas appelés à jouer au football avec les jeunes des quartiers sensibles comme entre 1997 et 2002 comme le faisait la police de proximité !
4) Le développement de la vidéo-protection. L’objectif est de tripler le nombre de caméras en 2011 en passant de 20 000 à 60 000.