A SAVOIR
- La pension des fonctionnaires n’est pas calculée comme celle des salariés du privé :
- Pension des fonctionnaires = 75% de la moyenne du revenu des 6 derniers mois, sans les primes.
- Pension des salariés du privé = 50% de la moyenne du revenu des 25 meilleures années de la carrière.
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Qu’en est-il des primes ?
- Les primes des fonctionnaires ont une importance très variable selon les différents métiers de la fonction publique. Le taux de prime peut atteindre 45% du revenu total chez les douaniers, les policiers ou les infirmières, alors qu’il n’est que de 7% du revenu total chez
les enseignants du primaire par exemple.
- Ces primes ne sont pas soumises à cotisation, mais la réforme Fillon de 2003 a en partie corrigé cette anomalie en créant un régime complémentaire par points pour les fonctionnaires : la retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP). Chaque
agent cotise sur ses primes ou sur ces heures supplémentaires dans la limite de 20% du salaire brut annuel. Pour le moment, le régime est en phase de démarrage et deviendra intéressant pour les fonctionnaires à partir de 2015.
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On part à quel âge à la retraite ?
Même si l’âge légal de départ est le même dans les deux cas (60 ans) l’âge effectif de départ à la retraite varie beaucoup d’un secteur à l’autre : en moyenne, il est de 61,6 ans dans le privé et de 56,7 ans dans la fonction publique.
_ Il y a en effet des possibilités de départ précoce dans la fonction publique :
_Les parents, principalement des femmes, ayant eu trois enfants peuvent profiter d’un départ anticipé et partir à la retraite après 15 ans de cotisation (leur pension est calculée au prorata de leur durée de travail, mais elles la touchent plus longtemps).
C’est quoi le service actif qui permet de partir plus tôt ?
Les services actifs : près d’un million de fonctionnaires sont classés en service actif, c’est-à-dire qu’ils bénéficient d’âges de départ en retraite plus précoces (50 et 55 ans) que les fonctionnaires sédentaires (60 ans) pour tenir compte des contraintes particulières de leur emploi (pénibilité, dangerosité). Il existe deux catégories de services actifs : ceux qui prévoient un départ à 50 ans (policiers, surveillants, aiguilleurs du ciel, agents des réseaux souterrains des égouts) et ceux qui prévoient un départ à 55 ans (douaniers instituteurs, éducateurs, sapeurs pompiers professionnels, policiers municipaux, infirmiers, assistantes sociales, puéricultrices, agents de service mortuaire).
QUE DIT L’OPPOSITION ?
_ Au Parti Socialiste, c’est silence radio quant à la question de l’harmonisation des régimes publics et privés.
_ Le Parti Socialiste prétend vouloir une réforme juste mais dès qu'il s'agit d'évoquer l'harmonisation des régimes public et privé qui pourrait heurter certains fonctionnaires, le PS reste muet.
_ Le Gouvernement a le courage d’entreprendre une réforme difficile mais cruciale pour l’avenir de nos retraites, et cela en mettant tous les sujets sur la table, sans caricature. C’est ce courage qui manque au PS : seul Manuel Valls a pris position sur ce sujet, en janvier dernier, en affirmant qu’il souhaitait un alignement du public sur le privé.
CE QU’IL FAUDRAIT ?
_ La réforme des retraites doit être la réforme de toutes les retraites, et cela dans un esprit de justice et d’efficacité.
_ La pire des choses serait d’opposer une partie de la population à l’autre. Il ne faut donc pas caricaturer le régime des fonctionnaires mais comprendre la spécificité de leur statut et de son histoire et reconnaître que certains de ces « avantages » peuvent compenser certains inconvénients comme des rémunérations souvent moins importantes que dans le secteur privé.
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Mais pour que la réforme soit juste, il faudra réduire les disparités entre les systèmes pour que le principe « à contribution égales, prestations égales » soit davantage respecté.