A l’aube de la saison d’hiver, il semble important de s’arrêter sur le tourisme de montagne. Si les stations de montagne françaises conservent leur leadership grâce à l'attractivité de leurs domaines skiables ou la notoriété de leurs sites d'exception, été comme hiver, elles sont désormais concurrencées aussi par d'autres stations de massifs montagneux d'Europe ou ailleurs dans le monde.
La Haute-Savoie qui est souvent présentée comme le berceau du ski et des sports d’hiver n’échappe pas à cette évolution, tout comme le Chablais.
Le marché est donc en pleine mutation. L’occasion pour nous tous de nous interroger sur nos fragilités. Si depuis quelques années les grandes stations renouvellent leurs équipements et travaillent sur la diversification de l’offre, ce n’est pas le cas de toutes les stations.
Mais il y a une fragilité qui m’inquiète particulièrement, c’est notre hébergement. Dans certaines communes, il se raréfie, dans d’autres il est vieillissant et de plus en plus nous constatons un peu partout le développement des lits froids (souvent la suite logique d’un investissement défiscalisé qui au bout du temps de location imposée est sorti des lits d’hébergement). La problématique de l’hébergement doit faire l’objet d’une réaction forte – et on est pas aidé par les mises aux normes/les nouveaux classements rapides…- car si nous perdons de l’hébergement, incontestablement nous perdrons de la fréquentation. Et rappelons que notre fréquentation est « disons » stable en hiver ; et globalement à la baisse en été.
A la capacité d’hébergement, on doit ajouter une autre de nos fragilités : la qualité de notre accueil. La valeur de notre accueil se joue sur la qualité de l’hébergement, certes, mais aussi sur le service rendu en général. Là, il nous faut évoquer le capital humain de nos stations, les ressources humaines. N’ayons pas peur d’évoquer le sujet ; et osons dire qu’il nous faut investir dans les ressources humaines comme nous savons le faire dans les remontées ou les infrastructures de loisirs. Nous pouvons avoir les plus belles et rapides remontées mécaniques d’Europe ; nous pouvons avoir les plus beaux spas et bains couverts ; mais si notre accueil est mauvais, si notre personnel n’est pas formé et pas performant, si le service rendu est médiocre, la clientèle ne reviendra pas. Il devient urgent de travailler sur la pluriactivité, de lever les freins au travail saisonnier, de monter un vrai outil de formation calqué sur les saisons, et de créer les conditions favorables des emplois saisonniers.
Nous savons tous que le registre émotionnel et affectif joue de plus en plus dans le choix des destinations. Il nous faut intégrer cela aussi comme un nouveau mode de consommation. Tout comme la sensibilité renforcée par rapport au prix. La destination montagne devra relever ces défis pour les prochaines années.
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