Faire croire que l’on règlera le problème des retraites en augmentant massivement les prélèvements, en particulier sur le capital ou les « riches », c’est mentir aux Français.
Ce serait inefficace :
L’origine du problème des retraites est démographique. Il y a aujourd’hui 16 millions de retraités et ils seront 22 millions en 2050. Le ratio actifs/retraités ne cesse de se dégrader : il y a avait 4 actifs pour 1 retraité en 1960, il y aujourd’hui 1,8 actif et il y a en aura 1,2 en 2050. Par ailleurs, la France consacre déjà plus de 14% de son PIB au financement des régimes de retraite, ce qui constitue l’un des plus hauts taux d’Europe.
Ce serait insuffisant :
- Augmenter de 50 % l’impôt sur le revenu entraînerait un gain de 25 milliards d’euros par an. Ce serait insuffisant à financer le seul déficit 2010 chiffré à 32 milliards d’euros !
- Supprimer le bouclier fiscal, qui profite également aux salariés qui font des heures supplémentaires, comme le proposent certains, rapporterait au maximum 600 millions d’euros. On est, encore une fois, très loin des 32 milliards d’euros à combler. Par ailleurs, le principe de ne pas travailler plus d’un jour sur deux pour l’Etat n’est pas un privilège,c’est juste normal.
- Taxer les stock-options à 100 % rapporterait seulement 2 milliards d’euros. Cela ne résoudrait pas le problème du déficit dont il resterait 94 % à combler pour cette année.
- Taxer les profits des banques, outre le fait qu’on ne le ferait qu’une année, sauf à vouloir prendre le risque de casser toute perspective d’avenir pour nos banques et créer des conditions d’asphyxie financière, ne rapporterait que 11
milliards d’euros sur les 32 milliards du déficit !
Ce serait contreproductif :
Le poids des prélèvements obligatoires est déjà très élevé en France par rapport à nos principaux partenaires : 43% en 2008 contre 27% aux Etats-Unis, 36% en Allemagne et 33% en Espagne.
Augmenter la CSG, les cotisations ou les impôts aurait des conséquences néfastes sur le niveau de vie des Français mais aussi sur la compétitivité de notre pays et donc sur la croissance et sur l’emploi. Relever la pression fiscale, c’est donc prendre le risque de freiner la reprise économique alors même que le Gouvernement multiplie les efforts pour la soutenir et aider la France à sortir le plus vite possible de la crise.
Que dit l’Opposition ?
Que ce soit sur les questions de l’emploi, de la dépendance, des retraites ou de la maladie, la gauche formule toujours la même réponse : taxer le capital. Mais le capital est déjà taxé, et en France plus qu’ailleurs. Nous avons le 5ème plus
haut taux de prélèvements obligatoires au monde !
Par ailleurs, Le Gouvernement a déjà agi depuis 2007 pour renforcer la contribution de certaines formes de revenus du capital au financement de la solidarité nationale :
- augmentation de la taxation des plus-values mobilières ;
- assujettissement des stocks options à 11% de prélèvements sociaux (CSG et CRDS), à 1,1% de taxe RSA et à des cotisations sociales (10% pour l'employeur et 2,5% pour le salarié) ;
- doublement des taxations sur les retraites-chapeau ;
Augmenter la pression fiscale sur l’ensemble des Français serait contreproductif. Financer nos retraites en affaiblissant la compétitivité de notre pays et le pouvoir d’achat des Français, voila la solution prônée par les socialistes.
L’enjeu est trop important pour que l’opposition adopte une position démagogique. Il est temps de faire preuve de courage et de responsabilité politique car la survie de notre système par répartition dépendra de notre capacité à le réformer rapidement.