La semaine dernière dans le cadre des Etats Généraux sur la Bioéthique (qui se sont clos mardi), j’ai participé a un débat organisé à Thonon ou étaient invités à s’exprimer Hervé Lucas (Médecin Biologiste spécialisé dans le procréation artificielle) et Alain Viret (prêtre spécialisé des questions de bioéthique auprès du Diocèse).
Ce débat été organisé par l’UMP sous la bannière d’Agit’pop. Un débat constructif s’est imposé. Il s’agissait d’imaginer ensemble ce que nous voulons pour l’humanité de demain, d’évaluer ce que nous avons à gagner dans le progrès scientifique - et peut-être ce que nous risquons de perdre. Il s’agissait de prendre la mesure de la chance inouïe qui nous est offerte, et des dérives inédites qui nous menacent.
Un travail utile et concret. D’autant plus qu’est prévu pour 2010 la révision des lois de bioéthique. Les enjeux de la bioéthique sont fondamentaux. Ce débat est donc essentiel. C’est pour cela qu’il était utile d’en parler tous ensemble. Surtout que c’est un débat qui doit éviter le seul avis des experts.
Pourquoi une révision des lois de bioéthique ?
Adoptées en 1994, révisées une première fois en 2004, les lois de bioéthique doivent être réexaminées régulièrement afin de prendre en compte les avancées médicales et scientifiques. La prochaine révision aura lieu en 2010.
Dans cette perspective, le Président de la République a souhaité que des États généraux de la bioéthique soient organisés afin de permettre à toutes les sensibilités de s'exprimer et aux citoyens d'être pleinement associés à l'examen de sujets qui engagent la condition humaine et les valeurs essentielles sur lesquelles est bâtie notre société.
Le débat de Thonon…..
Nous avons évoqué un grand nombre de questions sans tabou.
Le statut de l’embryon. Une question difficile ! A ce jour, selon nos intervenants, plus de 10 000 embryons sont congelés. Que faut-il en faire ? les détruire ou les donner à la recherche ? Comment donner un statut à ces embryons ? Comment pouvons-nous donner un point de gradualité à « l’ humanité » (avant c’est un embryon, après c’est un foetus…a quel stade).
La procréation médicalement assistée, pour les célibataires aussi, pour les couples homosexuels ?
Cette question renvoie à l’idée que l’on peut avoir de la famille. Peut-on estimer qu’il y a un droit à l’enfant plutôt qu’un droit de l’enfant. Peut-on admettre qu’un enfant peut être de fait orphelin de père ? des questions qui ont été débattues.
La PMA est un marché commercial dans d’autres pays. Parce que cela se fait ailleurs, doit-on le faire chez nous ? doit-on rémunérer les dons d’ovules. En tout cas une chose est certaine, c’est ce qui ressort de notre débat : il faut plus de moyens en France et une meilleur organisation. Comme une plateforme européenne de réglementation s’impose aujourd’hui pour fixer des limites.
L’anonymat des dons de spermes ou d’ovules. On a beaucoup échangé là dessus aussi. Comment permettre aux enfants de connaître leurs origines (comme le prévoit de droit international) en protégeant les donneurs. Le modèle suisse semble être fonctionnel et efficace…peut-être à regarder de plus près.
L’accès aux soins. Pour avoir un enfant de manière aidée, cela coûte 10 000 euros. En France on a le droit à 2 ou 3 essais. Le système est totalement pris en charge, pour permettre une égalité totale d’accès. Ceci semble être une bonne chose.
Les mères porteuses. Certains disent oui dans des cas très précis, très encadrés. Mais cela semble poser divers problèmes de droit. Pour les femmes en majorité cela semble être inenvisageable.
Enfin sur ce que nous attendons de cette loi sur la bioéthique.
Il ressort que la révision est nécessaire, compte tenu des évolutions scientifiques (même l’eglise est d’accord). Il est demandé que cette loi soit la plus juste possible, elle doit résister à al pression économique (égalité d’accès aux soins, par de commercialisation). Il ressort que l’on ne parle seulement de bioéthique, mais aussi de la famille de son devenir. Et c’est là-dessus qu’il y a véritablement des divergences. Il faut, sur le plan scientifique, éviter tous les excès. Il ne faut pas une loi trop précise car elle doit pouvoir évoluer. Il semble qu’une revision tous les 5 ans, soit un bon tempo pour un moratoire.
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