La soirée de dimanche aura été pleine de surprises. Dans une région plutôt favorable à la droite, le parti socialiste enregistre une mini-vague rose dans le Rhône, la Loire, l'Ardèche et l'Isère.
Rhône
Le second tour s'annonçait bien pour la majorité présidentielle. En recueillant 46,26% des suffrages lors du premier tour, l'UMP arrivait en tête dans les 14 circonscriptions du Rhône. Trois de ses candidats étaient même élus dès le le 10 juin : Philippe Cochet (55,92), Bernard Perrut (55,75) et Patrice Verchère (53,43).
Certes, une partie de la banlieue de l'est de Lyon a basculé à droite, préférant la candidature UMP de Philippe Meunier (57,17) à la socialiste sortante Martine David dans la 13e circonscription.
A l'inverse, à Lyon, le chirurgien Jean-Michel Dubernard, député depuis 21 ans, a été devancé dans la 3e circonscription par le socialiste Jean-Louis Touraine (51,34), premier adjoint au maire de Lyon et professeur de médecine. La capitale des Gaules se retrouve, pour la première fois depuis plus de 20 ans, avec deux circonscriptions sur quatre à gauche. Emmanuel Hamelin UMP a été battu par Pierre-Alain Muet (51,51), adjoint PS chargé du développement économique dans la 2e circonscription.
Dominique Perben (56,57) a été élu face à la jeune socialiste Najat Vallaud-Belkacem, ancienne porte-parole de Ségolène Royal. L'ancien ministre des Transports prend donc la suite de Christian Philip sans doute appelé à d'autres fonctions depuis son retrait de la scène politique locale.
Dans la 1e circonscription, où la députée sortante Anne-Marie Comparini (MoDem) avait été éliminée dès le premier tour, l'UMP Michel Havard (51,54) fait chuter Thierry Braillard PRG.
Les autres députés UMP sortants ont été réélus dans trois circonscriptions du Rhône : Georges Fenech (56,54), Christophe Guilloteau (63,99) et Michel Terrot (58,59).
Au total, l'UMP conserve neuf sièges sur les 14 du Rhône.
La 6e circonscription (Villeurbanne) fief socialiste, la 7e (Bron-Vaulx-en-Velin) et la 14e (Vénissieux-Saint-Fons), bastion communiste sont restés à gauche.
Jean-Jacques Queyranne (52,32), président PSde la région Rhône-Alpes, réélu à Bron-Vaulx-en-Velin et Pascale Crozon (53,81) élue à Villeurbanne, ont bénéficié des voix des candidats du MoDem, dont certains avaient appelés à voter à gauche. A Vénissieux, le communiste André Gerin (53,85) était l'une des rares personnalités de gauche qui semblait être en mesure de conserver son siège.
Isère
L'autre département où le PS a nettement progressé : il gagne deux sièges, dont celui ancré à droite (1e), qui a refusé à l'ex-maire de Grenoble, Alain Carignon, la possibilité d'un retour et d'une implantation politique. "J'ai constaté que la position de Richard Cazenave et de la droite qui a manifesté son hostilité au deuxième tour a produit son effet. C'est une faute contre eux-même car ils ont attaqué leur propre camp", a commenté l'ancien élu. M. Carignon s'est toutefois projeté vers l'élection municipale, estimant que "cette défaite (sonnait) comme un nouveau départ".Dans la 2e, à la suite d'un duel fratricide entre les maires communistes des deux plus grandes villes de la circonscription, c'est un autre candidat socialiste qui l'emporte : Michel Issindou (60,33).
Avec ses six circonscriptions au PS sur 9, Geneviève Fioraso (63,03), Michel Destot (61,95), Didier Migaud (62,76), François Brottes ((53,36) et André Vallini (59,73), l'Isère confirme l'existence d'une enclave socialiste en Rhône-Alpes.
La droite confirme les positions de ses candidats UMP Alain Moyne-Bressand (59,81) et Jacques Remiller (53,51). Un seul député UMP sortant avait été réélu dès le premier tour : Georges Colombier (52,24).
Haute-Savoie
L'UMP à l'unisson dans les 5 circonscriptions de la Haute-Savoie.
Un unique sortant UDF, Bernard Bosson. L'ancien maire d'Annecy, rallié tardivement à la majorité UMP, est battu par un militant de l'UMP, Lionel Tardy (55,51). L'ancien élu centriste briguait un septième mandat, après avoir été constamment réélu. Sa défaite marque la fin d'une époque, car Bernard Bosson avait succédé à son père. Au soir de son éviction de la scène politique, M. Bosson devait annoncer qu'il allait abandonner ses fonctions de président de l'agglomération d'Annecy et de président du centre hospitalier.
Le quatrième député UMP sortant, Marc Francina (63,61) a été facilement réélu à Evian-Thon-les-Bains. Au premier tour trois députés UMP, dont le président du groupe à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (56,07), Martial Saddier (54,57) et Claude Birraux ((53,67) avaient été réélus dans ce département bleu UMP.
Savoie
3/3. Omniprésence de l'UMP. La Savoie, qui avait envoyé trois députés UMP à l'Assemblée nationale en 2002, les a tous réélus en 2007, Dominique Dord (51,39) et Hervé Gaymard (50,93), dès le premier tour et le dernier, Michel Bouvard ((54,5) réélu pour la cinquième fois.
Loire
Deux victoires à gauche sonnent comme un échec pour la stratégie de l'UMP à Saint-Etienne. Là encore, les conséquences du scrutin de juin devraient se prolonger jusqu'aux prochaines élections municipales et cantonales.
Dans la première circonscription, la députée européenne François Grossetête UMP, a été battue par un candidat socialiste Régis Juanico (52,13). L'adjointe au maire de Saint-Etienne avait été propulsée pourfaire barrage à la réélection de Gilles Artigues MoDem, un proche de François Bayrou, éliminé au premier tour. M. Artigues n'avait donné aucune consigne de vote.
L'autre perdant, le député UMP sortant Christian Cabal, a été battu par le vice-président aux affaires économiques du Conseil régional Rhône-Alpes, Jean-Louis Gagnaire élu avec 53,99 % des voix. Dans la 5e circonscription, le député-maire UMP de Roanne, Yves Nicolin (50,67), est réélu de justesse. Les députés UMP de deux autres circonscriptions préservent leur siège : Jean-François Chossy (51,95) et Dino Cinieri (51,64). Enfin, François Rochebloine (59,03), ex UDF Rallié au PSLE-Nouveau Centre, est réélu très confortablement à Saint-Chamond.
Ardèche
L'équilibre s'est inversé en faveur des socialistes, grâce à la victoire du jeune (28 ans) Olivier Dussopt (53,71). Le nouvel élu sera le benjamin de l'Assemblée nationale. Avec la réélection sans appel des sortants PS Pascal Terrasse (61,67) et UMP Jean-Claude Flory (55,59), le nouveau rapport de force est désormais de 2-1 pour la gauche.
Drôme
Ce département apporte du beaume au coeur de l'UMP, avec un 3 / 3 concrétisé par la prise de la 2e circonscription, autrefois détenue par Eric Besson (ex-PS). C'est dans cette circonscription que le maire UMP de Montélimar, Franck Reynier (53,00) a été élu. Il aura sans doute bénéficié du report de voix favorable des voix (13,71%) de Thierry Cornillet, député européen et candidat du MoDem (Mouvement démocrate de François Bayrou) qui jouait l'arbitrage de ce scrutin. Dans la 3e, Hervé Mariton (52,62), ex-ministre de l'Outre-Mer et proche de Dominique de Villepin, confirme sa large avance sur son rival socialiste.Patrick Labaune (55,46) à Valence et Gabriel Biancheri (57,68), deux candidats UMP, étaient dans une situation de ballotage très favorable.