Au vu du score de Nicolas Sarkozy au deuxième tour des présidentielles dans notre circonscription, plus de 63%, il était possible d’offrir pour les législatives un véritable choix à droite. Il existe cependant un danger que nous ne pouvons ignorer, celui d’une triangulaire. Nous avons déjà deux candidatures sérieuses à droite. Une de plus serait trop risquée. Et je ne veux pas être celle qui fera passer la 5ème circonscription à gauche. Je suis donc pas candidate aux élections législatives.
Je n’ai jamais trahi mes idées. Je n’ai jamais trompé mes électeurs.
Avant d’entrer dans le détail de ce que j’attends dans cette campagne qui s’ouvre ce soir, je voudrais remercier ceux qui m’ont soutenu tout au long de mon cheminement.
- Les nombreux militants de l’UMP qui voyaient en moi le changement. Je voudrais les remercier car beaucoup ont donné de leur temps, de leur énergie pour moi ces dernières semaines. Je voudrais leur dire toute ma reconnaissance. Je voudrais leur dire que j’ai conscience, contrairement à d’autres, de la richesse qu’ils représentent. Ils sont pour moi une source de dynamisme, une source d’information, et une source de volonté. Je sais que je peux encore compter sur eux dans l’avenir pour m’aider à exercer encore mieux mes mandats.
- Je profite de cette parenthèse sur les militants pour rendre hommage à Marguerite Pinget, décédée le 15 mai. Elle était la doyenne des militants UMP de la Haute-Savoie. Elle allait fêter ses 100 ans. J’avais une correspondance régulière avec elle. On se téléphonait souvent. Elle avait beaucoup de bon sens, comme tous les montagnards d’ailleurs. Je voudrais la remercier sincèrement car elle savait trouver les mots juste pour remonter le moral des troupes.
- Les nombreux élus UMP, DVD et autres d’ailleurs, qui espéraient enfin pour le Chablais une personne attentive à leurs problèmes et fédératrice des énergies pour accélérer le développement de notre territoire. Je sais que certains vont être très déçus par cette décision. J’ai pris la peine d’en avertir quelque uns par téléphone aujourd’hui. Mais je sais qu’ils comprendront ma démarche, qui se veut responsable avant tout.
- Mes amis, qui, pour certains, à cette occasion ont redécouvert la politique et se sont passionnés.
Si je me suis engagée en politique, il y a quelques années déjà, c’est par refus de la fatalité et c’est parce que je crois que si le politique le veut réellement il peut changer les choses.
Notre circonscription va plutôt bien. Nous connaissons une indéniable dynamique démographique, avec une population jeune, une fréquentation touristique forte, une activité frontalière maintenue, un recul du chômage. Mais c’est vrai que tout n’est pas rose pour autant. Le pouvoir d’achat baisse. Nous sommes de plus en plus nombreux dans un espace restreint. Nous avons de plus en plus de mal à circuler. Notre espace naturel souffre. Nous perdons des emplois industriels. Nous subissons une flambée de l’immobilier, une pénurie de logements aidés. Notre développement est plus subi que voulu. Enfin notre territoire souffre d’une désertification des services publics qui nous éloignent de notre administration. Les commerces de proximité disparaissent au profit de grandes surfaces envahissant notre paysage.
Nous avons connu trop de promesses et d’occasions manquées. Aujourd’hui nous devons tous nous fédérer. Et le Député qui sera élu devra remplir ce rôle de fédérateur. Il se doit de travailler en concertation avec les élus, avec les forces vives, les responsables de la société civile et les représentants du monde associatif. Le Député doit agir Avec son territoire et Pour son territoire. Lorsqu’il annonce une mesure, celle-ci doit se traduire dans les faits à courte échéance ou ce ne sont qu’effets de publicité trompeurs. A chaque étape de la vie législative il doit penser à défendre notre spécificité montagne et lacustre.
Le député devra exercer son mandat autrement afin de répondre aux exigences de plus en plus importantes des électeurs. Il faudra qu’il écoute les électeurs, qu’il rende compte de son travail, qu’il explique sans cesse sur le terrain ses actions. Il devra respecter les électeurs en entretenant une proximité avec eux durant son mandat. Les français ont fait confiance pour diriger la France à un Président du renouveau. Il faudra s’inscrire dans cette nouvelle dynamique. Il devra également avoir conscience qu’il incarne la 5ème circonscription et qu’il est donc notre image à l’Assemblée Nationale.
Il faudra que le député élu agisse avec son temps. On ne peut pas aujourd’hui faire de la politique comme il y a dix ans. On ne peut plus, à la façon de la 3ème ou de la 4ème République, se prétendre l’ami du Président pour se faire élire. Cela ne suffit pas. On ne peut parler des questions d’environnement comme il y a 10 ans, on ne peut envisager l’avenir de notre agriculture comme il y a 10 ans, on ne peut promouvoir notre territoire comme il y a 10 ans, on ne peut envisager notre développement économique comme il y a 10 ans. Le député doit avoir une morale dans son action. C’est seulement après avoir pris le pouls de ses électeurs que le Député est libre dans ses décisions afin de défendre l’intérêt général de son territoire.
Le député élu devra s’engager dans une logique de complémentarité des mandats, et non de cumul. Le Député ne doit pas être un « super-élu » qui régente tout, qui décide de tout, qui est partout. Le Député doit être fédérateur des énergies politiques de son territoire. Il doit savoir être à l’écoute, déléguer des responsabilités, être disponible pour l’ensemble de la circonscription. Il doit être capable de travailler avec tous les élus du suffrage universel.
Evidemment un désistement de ma part demande un engagement d’autre part. Le député élu devra soutenir fermement les élus UMP et DVD des exécutifs actuels. Il devra aussi s’engager fermement à travailler avec les Conseillers Régionaux de droite, aujourd’hui dans l’opposition mais qui se préparent dès aujourd’hui à reprendre la Région Rhône-Alpes en 2010, et avec tous les élus locaux du Chablais et de la vallée du Giffre qui soutiennent notre action. Comme l’a déclaré, Jean-Pierre Raffarin, lundi dernier au Conseil National de l’UMP, « l’unité de tous, repose sur le respect de chacun».
Il est nécessaire aujourd’hui de rassembler les talents. L’esprit de la concurrence est la richesse de l’UMP. Et la concurrence force à la perfection. On juge les grands hommes à leur capacité à écouter, à rassembler, et à construire. C’est pourquoi, sur les bases précédemment énoncées, je suivrai avec une attention soutenue et sans complaisance l’action du député élu.