Lors de la commission permanente du 6 mars 2015, les élus régionaux ont voté contre une nouvelle subvention de 6,3 millions d’euros pour E.R.A.I. qui leur était soumise, sans garantie ni perspective de redressement de la structure, ni changement dans sa gouvernance. Il était en effet indispensable de mettre un terme au mauvais feuilleton qui a démontré l’incapacité de l’exécutif à maîtriser une situation dégradée depuis plusieurs années et qui a coûté plusieurs dizaines de millions d’euros au contribuable rhônalpin. Le temps des responsabilités est désormais venu : l’exécutif, qui a totalement dévoyé un très bel outil, va devoir assumer son incapacité à assurer un fonctionnement sain pour une structure qui a dépensé sans compter l’argent public depuis quelques années, sans aucune évaluation sérieuse et objective des actions engagées. Nous avons d’ailleurs, ces derniers mois, fait de nombreuses propositions de sortie de crise, qui ont malheureusement toutes été rejetées en bloc par l’exécutif. |
|
La responsabilité de Jean-Jack QUEYRANNE, Président de la Région Rhône-Alpes, est donc lourde : face à cet immense gâchis, c’est désormais à la justice de se pencher sur la situation d’E.R.A.I., afin que toutes les conséquences puissent être tirées. En effet, l'association E.R.A.I. a été placée en redressement judiciaire le 14 avril dernier, 5 jours après s'être déclarée en cessation de paiement, et a obtenu une période d'observation de six mois. Cette mise en redressement judiciaire permettra vraisemblablement de faire toute la lumière sur les dérives d’une structure essentiellement financée par de l’argent public, sans aucune évaluation sérieuse, et où plusieurs dirigeants émargeaient à des salaires de plus de 10 000 euros par mois comme l’a plusieurs fois indiqué Jean-Louis GAGNAIRE, Vice-président de la Région délégué à l’Économie ! Pour notre part, nous restons vigilants et mobilisés, aux côtés des acteurs économiques, pour essayer de trouver une solution permettant de continuer à soutenir nos entreprises dans leurs projets d’internationalisation afin de défendre l’emploi et le rayonnement économique de notre région. Stéphanie PERNOD BEAUDON
|
E.R.A.I., c’est quoi ? Entreprise Rhône-Alpes International (E.R.A.I.), créée en 1987 à l'initiative du Conseil régional Rhône-Alpes, et notamment d’Alain MÉRIEUX, se définissait à l’origine comme « le bras armé de la Région pour le développement économique à l'international et le renforcement de l'attractivité de Rhône-Alpes ».
|
E.R.A.I. en chiffres • 130 salariés
|
LA PAROLE À JÉRÉMY THIEN, Conseiller régional du Groupe U.D.C. « Jean-Jack QUEYRANNE porte une lourde responsabilité » « Alors qu’il s’agissait à l’origine d’une structure pertinente et efficace, malheureusement, depuis 10 ans, E.R.A.I. est devenue le symbole même de la gabegie socialiste en engloutissant plusieurs dizaines de millions d’euros d’argent public sans en connaître précisément l’utilisation. Multipliant les filiales à l’étranger et les projets mal maîtrisés, E.R.A.I. a été emportée par la folie des grandeurs de ses dirigeants, qui ont profité de l’inconséquence et donc de la complicité de l’exécutif régional. L’exemple du pavillon Rhône-Alpes à Shanghai est à ce sujet éloquent : alors que la Région a financé sa construction, il appartient aujourd’hui à l’Autorité municipale de Shanghai… à laquelle la Région Rhône-Alpes verse un loyer ! Drôle de gestion… |
|
Il est en effet aujourd’hui avéré que Jean-Jack QUEYRANNE avait été alerté de la gabegie en cours depuis fin 2011, ce qui ne l’a pas empêché de fermer les yeux sur une situation pourtant particulièrement préoccupante, au mépris des règles les plus élémentaires de bonne gestion. Durant ce mandat, ce sont ainsi plus de 40 millions d’euros qui ont été versés à l’association E.R.A.I., sans aucun suivi sérieux de leur utilisation ni aucune évaluation des actions conduites. Il n’est pas question pour nous de mettre en cause le soutien de nos entreprises à l’international. Mais nous ne pouvons plus accepter et cautionner l’opacité qui règne sur E.R.A.I. et surtout le véritable gaspillage d’argent public que cela représente. En effet, il convient de préciser qu’il nous aura fallu près de 3 ans pour pouvoir disposer de l’audit réalisé par SCOREX d’avril 2012. 3 longues années durant lesquelles l’exécutif nous a sciemment caché les conclusions rendues à l’époque, ce que l’on peut aisément comprendre à la lecture de cet audit qui prouve que Jean-Jack QUEYRANNE connaissait depuis avril 2012 la véritable situation d’E.R.A.I. qui était « en état de cessation de paiement » fin 2011 sans jamais en informer les élus régionaux. Cet audit est d’ailleurs significatif : E.R.A.I. est dans une situation financière catastrophique depuis déjà de nombreuses années. Forts de ces informations, il était donc parfaitement légitime pour nous de refuser la proposition de l’exécutif, qui visait à effacer la dette d’E.R.A.I. et en remettant au total près de 10 millions d’euros d’argent public pour 2015. Force est de constater que Jean-Jack QUEYRANNE et son Vice-président Jean-Louis GAGNAIRE ont démontré ces dernières années leur incompétence en matière économique et n’en sont malheureusement pas à leur coup d’essai. Après la M.I.P.R.A. en 2013, c’est aujourd’hui E.R.A.I. qui fait les frais de l’absence de vision économique de l’exécutif et des turpitudes de la majorité. Jean-Jack QUEYRANNE et Jean-Louis GAGNAIRE resteront dans l’histoire comme les fossoyeurs de l’économie rhônalpine, comme en témoignent les 100 000 chômeurs(1) de plus que compte notre région Rhône-Alpes depuis 2004 qu’ils sont aux responsabilités ! » (1)Source : DARES. Évolution du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A entre mars 2004 et janvier 2015. |
Les extraits de l’audit de 2012
|
Commentaires