D'après une étude de la Dares, publiée il y a quelques temps, les missions locales ont reçu 1,44 million de jeunes sur une année. Le chiffre est en augmentation par rapport à 2012 et 2011. Ces jeunes de plus en plus nombreux ont aussi de plus en plus de mal à accéder à un emploi ou à une formation.
En 2013, les missions locales ont reçu 1,44 million de jeunes. C'est ce que révèle une étude de la Dares (ministère du Travail) publiée le 30 juin 2014. Le nombre est en augmentation de 4% par rapport à 2012, après une hausse de 1% entre 2011 et 2012. 534.000 jeunes ont ainsi été accueillis pour la première fois en 2013 dans une mission locale, "niveau le plus haut depuis 2005", précise l'étude. "Cette forte progression traduit l'effort du réseau en direction des jeunes particulièrement touchés par la hausse du chômage, souligne le document. Le taux de chômage des 15-24 ans est ainsi passé de 21,9% au quatrième trimestre 2011 à 25,3% au quatrième trimestre 2012 ; il était de 22,7% au quatrième trimestre 2013."
Mais les jeunes accueillis en missions locales ont de plus en plus de mal à trouver un emploi, voire une formation. Au total, les jeunes reçus ont signé 593.000 contrats de travail, un chiffre stable par rapport à 2012, mais en recul de 7% par rapport à 2011. Ils ont signé moins de contrats de travail classiques (415.000 contre 465.000 en 2012 et 516.000 en 2011). "Ces deux fortes baisses consécutives touchent tous les types de contrats : l'intérim est particulièrement affecté (-16% entre 2011 et 2012), précise l'étude. La baisse du nombre de contrats à durée indéterminée (CDI) signés est aussi particulièrement spectaculaire : -15% entre 2011 et 2012 puis -19% entre 2012 et 2013." Le nombre de contrats en alternance signés par les jeunes reçus en mission locale baisse aussi, de 12% entre 2011 et 2013.
La baisse des contrats dits classiques est en revanche compensée par une forte hausse des contrats aidés (133.000 en 2013 contre 80.000 en 2012 et 70.000 en 2011), et particulièrement par les emplois d'avenir. "Ceux-ci ont bénéficié à 78.000 jeunes suivis par les missions locales au cours de l'année 2013", détaille la Dares.
Une dégradation de l'accès à l'emploi
Les débouchés dans les six premiers mois de suivi pour les jeunes reçus en premier accueil sont moins bons qu'avant. "Seuls 25,4% ont accédé à au moins un emploi au cours de ce semestre : c'est 2 points de moins qu'en 2011", affirme la Dares. L'accès à une formation ou la reprise d'études sont également moins fréquents…
En matière d'accès à l'emploi, la Dares signale des disparités régionales importantes. Les taux d'accès à l'emploi sont ainsi plus élevés dans le Limousin (36,5%), la Basse-Normandie, la Champagne-Ardenne et l'Auvergne (plus de 30%). Ils sont en-dessous de la moyenne (entre 21 et 23%) pour l'Ile-de-France, la Provence-Alpes-Côte d'Azur et le Nord-Pas-de-Calais. Dans les DOM, ces taux d'emploi sont particulièrement faibles (8% à 14%).
La Dares donne aussi des indications sur les caractéristiques des jeunes reçus en missions locales. Ils sont de plus en plus dépendants en matière de logement et de transport. La part des jeunes disposant d'un logement autonome baisse ainsi : 20% des premiers accueils en 2013, comme en 2012, contre 22% en 2011 et 23% en 2009. Et environ 60% des jeunes en premier accueil n'ont aucun moyen de transport individuel motorisé. Enfin, les missions locales reçoivent de plus en plus de jeunes bacheliers. "36% des jeunes en premier accueil en 2013 ont au moins un baccalauréat, contre 34% en 2012 et 32% en 2011", souligne la note.
Commentaires