Les députés ont adopté en séance publique les crédits de la mission "Travail et emploi". Fixé à 11,07 milliards d’euros, le budget de l’État en faveur de l’emploi et de la formation est en baisse de 3 % par rapport à celui voté en 2014. L’Assemblée nationale a décidé d’affecter 175 M€ au financement de 45 000 emplois aidés supplémentaires (30 000 CAE et 15 000 emplois d’avenir) et de 5 000 services civiques en plus des 40 000 déjà prévus pour l’année prochaine. Sur cette somme, 15 M€ sont débloqués en faveur des missions locales. Les députés ont également voté un amendement permettant de financer la nouvelle prime accordée aux employeurs d’apprentis de moins de 250 salariés et confirmé le prélèvement de 29 M€ sur la trésorerie de l’Agefiph pour mettre en œuvre 10 000 emplois aidés à destination des personnes handicapées.
10,4 % - C'est le taux de chômage envisagé pour la France à fin 2015 par les prévisions économiques de la Commission européenne rendues publiques. Soit le même taux qu’anticipé pour 2014. Une légère amélioration est prévue en 2016 avec un taux de 10,2 %.
Dans un contexte de réduction importante de la dépense publique, les moyens du ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, sont relativement préservés avec, par exemple, le maintien à 1,519 milliard d’euros de la subvention versée par l’État à Pôle emploi.
Face à l’incertitude des perspectives économiques françaises en 2015, le gouvernement compte poursuivre sa politique de soutien aux emplois aidés pour contenir la hausse du chômage avec l’espoir que les créations d’emploi dans le secteur marchand redeviennent une réalité d’ici la fin de l’année prochaine. Au total, l’État devrait y consacrer 3 milliards d’euros, contre 3,2 milliards en loi de finances initiale 2014. Présenté par Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée, un amendement (n°461) a obtenu le soutien du gouvernement afin de dégager des moyens supplémentaires pour les emplois aidés du secteur non marchand.
Les maisons de l’emploi à la diète : Les crédits de l’État au titre du fonctionnement des maisons de l’emploi sont fixés à 26 millions d’euros, le réseau ayant bénéficié cette année d’une enveloppe équivalente complétée cependant par 10 millions d’euros supplémentaires pour participer à des projets de GPECT. François Rebsamen s’est déclaré "opposé à leur accorder un financement spécifique complémentaire" pour 2015, l’ensemble des amendements présentés en ce sens par les élus UMP et UDI ayant été rejetés.
Pour le député UMP du Var Philippe Vitel, cette décision aura pour conséquence la "mise à mort définitive des maisons de l’emploi [qui] ne pourront résister à cet ultime coup de rabot" et "seront contraintes de licencier 1 200 personnes".
Le ministre s’est cependant engagé à ce que les maisons de l’emploi aient accès "aux crédits d’accompagnement des mutations économiques – dont le montant est de l’ordre de 45 millions d’euros – lorsqu’elles accompagnent un projet à forte plus-value". Il annonce, en outre, vouloir engager "une mission d’inspection" dans l'optique de mobiliser des fonds européens (programme Leader ou au titre du FSE) "au profit des maisons de l’emploi qui en ont besoin".