X ou Y, l’important c’est de s’engager
En période de crise ou de grande difficulté, le citoyen a le choix de se replier sur lui-même, d’être dans le déni, ou de se dire qu’après tout l’impôt qu’il verse à notre Etat providence est bien suffisant et que ceci le dédouane de tout investissement plus personnel.
Le citoyen peut aussi faire le choix de participer activement à la vie de la société en s’engageant, par exemple, comme bénévole.
Le bénévolat est la forme la plus ancienne de participation à la vie sociale. Le bénévolat a souvent été pratiqué dans un cadre religieux. Il était de tradition, au XIXe siècle, pour les femmes de milieux aisés, de consacrer une partie de leur temps à réunir des fonds pour les redistribuer aux nécessiteux.
Cet engagement a connu un certain renouveau durant les trente dernières années. Ce que l’on a appelé la "nouvelle pauvreté" a amené nombre de citoyens à participer financièrement, mais aussi à donner de leur temps en tant que bénévoles. Un énorme élan dans les années 80 a révélé le besoin éprouvé par beaucoup de personnes de s’engager dans des actions concrètes pour lutter contre les effets de la pauvreté. Durant cette même période, une nouvelle forme de bénévolat se développe. Celui de professionnels qui mettent gratuitement leurs compétences au service de ceux qui n’ont pas les moyens d’en bénéficier. De plus en plus de professions sont concernées par une telle démarche. Ainsi, il existe des associations d’avocats bénévoles qui aident les personnes exclues dans leurs démarches, administratives ou autres. C’était la génération X, celle qui a vécu un creux de vague au niveau professionnel, trouvant difficilement des emplois stables et bien rémunérés ; et les formes nouvelles de précarité qui l’a amené à réagir.
Aujourd’hui, en pleine crise, la génération Y, semble être plus individualiste. Un individualisme conséquence, selon certains, de l’apparition des NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) accélérateur d’un changement sociétal avec une hiérarchisation différente dans les transmetteurs de valeurs. L'Église, l'armée voire la famille seraient moins influents que ne le seraient l'Internet, la télévision voire les réseaux sociaux. Doit-on voir ici, peut être, un monde virtuel moins décevant ? C’est la génération qui est étonnée de rien, dans la mesure où « tout est possible ». Une génération « quoi ? » qui est plus facilement révoltée, mais peu enclin à des actions collectives constructives, au bout du compte. Le manque de collectivisme, en fait même parfois une génération déboussolée, sans repaires, avec des valeurs qui n’ont plus aucun sens pour elle. Une génération qui s’engage moins sur le terrain, dans la société, pensant peut être que sa présence active, parfois militante, sur le net suffit à améliorer le monde.
Mais voilà, à Chablais Insertion, comme dans beaucoup d’association, nous sommes dans un monde réel. Et ses bénévoles ne sont pas des saints, mais juste des personnes du baby boom et de la génération X qui sont heureux de partager. Partager sa richesse, partager son temps, partager son talent, partager sa compétence professionnelle. Partager tout cela, pour des gens que l’on ne connait même pas. Partager tout cela, en fait pour que notre société tourne plus rond. Alors c’est sûr, on ne devient pas bénévole pour s’enrichir. En revanche c’est une toute autre richesse que l’on trouve. La satisfaction de donner, sans rien attendre en retour. Ni remerciement, ni sourire, ni reconnaissance. Juste la satisfaction de se dire que l’on a fait quelques chose de bien. Rentrer chez soi avec une impression de richesse intérieure immense. Juste cela. Et c’est déjà énorme.
Alors je voudrais dire à la génération Y ; lâche ton smartphone, lève le nez de ton écran, sort de ta bulle, enlève tes écouteurs et engage toi, rencontre des gens différents, fait quelque chose pour les autres. Nous on t’attend.
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