En 2013, les perspectives de croissance économique demeurent très fragiles avec une prévision de croissance de 0,1 % qui succède à une croissance nulle en 2012.
Le contexte très délicat de l’accès au financement bancaire des collectivités locales se poursuit, d’où l’intervention de la Caisse des Dépôts et Consignations pour des financements à 15 ans et désormais à très long terme (jusqu’à 40 ans) et la montée en puissance de la Banque Postale pour des offres de ligne de trésorerie et depuis peu de financements sur 15 ans.
Les collectivités locales ont voté des budgets 2013 relativement conformes à leur évolution 2012 en termes de dépenses de fonctionnement mais ont vu l’évolution de leurs recettes de fonctionnement ralentir du fait de la stabilité des concours en provenance de l’Etat. Rappelons que les dotations d’Etat représentent 28% des recettes des collectivités locales. Cet effet de ciseau sur l’épargne brute n’a pas été compensé par des augmentations d’impôts par les collectivités, les taux 2013 votés étant relativement stables.
La France est clairement engagée dans une réduction drastique de son déficit public avec la confirmation par le gouvernement de la volonté de réduire ces mêmes déficits. Le déficit devrait en 2013 se situer à 4,1% du PIB contre un
objectif de 3% initialement puis 3,7% dans le programme de stabilité d’avril (rappelons que la Commission Européenne avait fixé à la France un plafond de 3,9%).
Pour 2014, le gouvernement lors de la conférence de presse du 11 septembre dernier a indiqué viser un objectif de déficit de 3,6% en 2014 puis en deçà de 3% en 2015.
Bien évidemment l’atteinte ou non de cet objectif dépendra de l’évolution de la croissance en 2014 et donc des rentrées fiscales, la nullité de la croissance réduisant actuellement de manière importante le rendement fiscal des divers impôts et taxes.
Le poids persistant des déficits et l’atonie de la croissance conduisent l’endettement à poursuivre son augmentation, le ratio dette sur PIB s’établirait ainsi à 93,4 % à la fin 2013 et 95,1 % à la fin 2014 dans le Projet de Loi de Finances pour 2014.
Rappelons que l’objectif du Traité de Maastricht était de 60%. Cet objectif n’était pas trop ambitieux dans la mesure où au delà d’un niveau de 60% à 70 % les économies sont entrainées dans une spirale dite « snow ball », effet boule de neige qui conduit à accroître l’endettement pour financer la croissance des intérêts de la dette.
Fort heureusement pour la France, la pression des marchés sur les obligations d’Etat qui prévalait en 2011 semble s’est quelque peu desserrée, les taux d’intérêt demeurant bien inférieurs à ceux des voisins du sud (pour lesquels les niveaux se sont réduits par rapport au pic antérieur mais demeurent néanmoins prohibitifs pour la Grèce, le Portugal et l’Irlande et
relativement pour l’Italie avec une prime de 180 points par rapport à la France) : Dans un contexte de pays désormais « surendetté » avec une dette publique qui représente 93% du PIB toute tension sur les taux d’intérêt produirait un effet cataclysmique avec de nécessaires coupes franches de dépenses ou des augmentations d’impôts qui conduiraient à leur tour à une récession certaine (ce sont les scenarii vécus par la Grèce, l’Italie ou encore l’Espagne et le Portugal qui enchainent les plans d’austérité pour combler le puits sans fond de frais financiers devenus exorbitants).
Un contexte qui nous oblige à encore plus de rigueur.
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