Certes, nous convenons qu’il y a un problème.
Le chômage des jeunes est le mal français. Depuis les années 70, les plans se succèdent mais le problème demeure. Tout a commencé par le « pacte pour l’emploi des jeunes » de Raymond Barre en 1977, puis il y a eu les TUC de Laurent Fabius en 1984, les CES, les CIP d’Edouard Balladur en 1993 et les Emplois Jeunes de Lionel Jospin en 1997. Une armada de contrats qui n’a pas empêché le taux de chômage des jeunes de se maintenir depuis trente ans, entre 16% et 25% au gré de l’évolution de la courbe de croissance. Un bilan peu flatteur pour tous les responsables politiques qui se sont succédés car pour seule réponse ils ont tous donné de l’aspirine qui ne peut soigner ce cancer social qu’est le chômage des jeunes. Parfois les politiques sont même extrêmement maladroites, car elles stigmatisent les jeunes en les enfermant dans des formes de sous-emploi avec des sous-contrats.
Il faut être lucide. Le problème du chômage des jeunes est un problème de fond, avec des causes structurelles. Au premier rang desquelles il y a l’échec scolaire, et une orientation défaillante qui exclue plus qu’elle ne promeut l’enfant.
Comme cause, il y a aussi la qualification professionnelle et notre système de formation (qualifiante, diplômante…) qui ne répond pas au besoin des entreprises qui proposent les emplois. Je crois fortement en l’alternance. Malheureusement cette voie n’est pas aussi développée qu’elle pourrait l’être.
Enfin, autre problème structurel, le marché du travail qui n’est pas très accueillant pour les jeunes. Aujourd’hui nous avons d’un côté les bénéficiaires d’un CDI avec la protection du code du travail, et de l’autre nous avons les jeunes qui doivent supporter tout le poids de la flexibilité et de la précarité de l’emploi. Par principe, en France, un jeune souffre d’un déni de compétence, c’est le constat que l’on fait.
Au bout du compte, on a beau nous proposer des plans, ou des contrats aidés pour les jeunes, tant que la société française ne voudra pas enterrer ses blocages culturelles, on devra continuer à vivre avec un chômage des jeunes important.
Voilà les questions de fond qui nous semblent être importantes à aborder.
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