Le chiffre du mois de juin: 17
C’est le nombre de pays qui feront partie de la zone euro à partir du 1er janvier 2011. Mardi 8 juin, les ministres des finances de l’Union européenne avaient émis leur accord pour que l’Estonie rejoigne la zone euro, mais ce nouvel élargissement doit encore être formellement approuvé par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union lors du sommet des 17 et 18 juin, puis être définitivement validé en juillet, après consultation du Parlement européen.
L’Estonie sera le troisième pays ex-communiste, après la Slovaquie (2009) et la Slovénie (2007), à entrer dans la zone euro.
A la une
Belgique : victoire historique des séparatistes flamands aux élections législatives
Dimanche 13 juin, le parti N-VA (Nouvelle Alliance flamande) de Bart de Wever a remporté les élections législatives en obtenant 27 sièges sur 150 à la Chambre des représentants. Le Parti socialiste wallon est arrivé second avec 26 sièges, suivi par les libéraux francophones du Mouvement réformateur (18 sièges) et les démocrates-chrétiens flamands du CD&V (17 sièges). Le parti d'extrême droite flamand Vlaams Belang a quant à lui perdu cinq sièges par rapport aux élections de 2007, et a obtenu 12 sièges.
La Belgique étant privée de gouvernement depuis le 22 avril 2007, des négociations sur le choix du futur premier ministre devraient débuter lundi et pourraient durer plusieurs mois alors qu’elle doit prendre la tête de la l'Union européenne à partir du 1er juillet.
Le soir même des résultats, le leader de la N-VA, Bart de Wever, a confirmé ne pas vouloir diriger le gouvernement fédéral et les autres partis flamands et a affirmé son souhait de soutenir un premier ministre francophone, en rupture avec la pratique qui veut que ce poste revienne à un Flamand. Le chef du Parti socialiste wallon, Elio di Rupo, serait ainsi pressenti pour devenir le premier chef de gouvernement francophone depuis 1974.
Fillon annonce les économies budgétaires à réaliser pour réduire le déficit public
C’est désormais au tour de la France d’annoncer les mesures à prendre pour ramener le déficit budgétaire sous la barre des 3% prévus par le pacte de stabilité.
Le Premier ministre, François Fillon, s’est exprimé samedi salle Gaveau devant quelques centaines de nouveaux adhérents de l'UMP, afin de préciser les économies budgétaires à réaliser pour réduire le déficit public de 100 milliards d'ici 2013. La répartition de ce montant a été détaillée par le Premier ministre, sous forme de réductions de dépenses (« 45 milliards en réduisant la dépense publique, cinq milliards sur la réduction des niches fiscales ») et d’augmentations de recettes (« 35 milliards de rattrapage, après la crise, des pertes de recettes conjoncturelles »). Les 15 milliards restants « correspondront à la fin des mesures que nous avons pris pour relancer l'économie et qui n'ont naturellement pas vocation à durer au-delà de cette période de relance », a-t-il dit.
Le programme de réduction des déficits français a déjà obtenu la satisfaction de Bruxelles qui a rendu mardi un rapport d’évaluation très positif.
Le groupe de travail UMP de Jean-François Copé, Jean-Pierre Gorges, Michel Herbillon et Pierre Lequiller, a rédigé un texte sur la gouvernance économique européenne qui a été rendu public le 16 juin.
- agir vite : une modification des traités européens n’est donc pas envisageable pour le moment
- instaurer une gouvernance économique à deux niveaux (zone euro et à 27) et laisser le pilotage des réunions de l’Eurogroupe aux chefs de l’Etat et de gouvernement, et pas seulement aux ministres des finances
- créer une « Conférence européenne des finances publiques » qui veillerait au respect du pacte de stabilité et de croissance. Au sein de cette conférence, un conseil d’analyse macroéconomique formulerait des recommandations politiques aux présidents du Conseil et de l’Eurogroupe, différentes de celles du FMI. Enfin, cette conférence travaillerait à une meilleure coordination des Parlements nationaux avec le Parlement européen.
- maintenir un contrôle a priori des budgets par les parlements nationaux. Le rapport rappelle avec fermeté que la Commission européenne ne peut examiner les projets de budgets nationaux avant eux. En revanche, il est proposé que les débats sur les enveloppes budgétaires aient lieu au même moment à la Commission et au Parlement, par visio-conférence.
- sanctionner les Etats membres qui ne respecteraient pas le pacte de stabilité. Le texte suggère de suspendre le droit de vote du budget communautaire du pays contrevenant ou de diminuer ses fonds structurels, par exemple. Il est également proposé que les menaces de sanctions soient encadrées par un contrat passé entre l’Etat membre et l’UE et la Cour de Justice pourrait être saisie en cas de non respect des termes du contrat. Toutefois, les sanctions ne seraient appliquées que dans les trois ans, pour éviter au pays d’être pénalisé en pleine période de rigueur.
- mettre en œuvre « une réelle coordination économique ». Le rapport suggère la signature d’un pacte d’indicateurs de convergence sur les politiques fiscales et sociales ou sur certains sujets plus précis afin de signaler les Etats qui ne les respecteraient pas.
Commentaires