L'agriculture française est aujourd'hui confrontée à une crise majeure conduisant à une perte considérable des revenus agricoles de 34 % en moyenne en 2009. Pour que les agriculteurs puissent à nouveau vivre décemment de leur travail, le gouvernement a fait de l'agriculture une priorité et a lancé un plan d’aide structurelle fin 2009 :
§ en octobre, l'Etat avait débloqué une enveloppe de prêts bonifiés de 1,8 milliard d'euros pour soutenir la trésorerie des agriculteurs;
§ 50 millions d'euros supplémentaires sont venus augmenter l'enveloppe initiale de 100 millions alloués pour la prise en charge des intérêts bancaires.
Au-delà de ces mesures, le gouvernement a décidé de prendre à bras le corps le problème spécifique des producteurs de fruits et légumes qui souffrent notamment de la pression des distributeurs qui font baisser les prix d’achats sans nécessairement répercuter cette baisse auprès du consommateur final.
A l’initiative de l’Etat, 7 grands distributeurs français, dont Carrefour, Leclerc, Auchan, et Casino ont ainsi signé le 17 mai dernier un accord avec les producteurs de fruits et légumes. Cet accord assure qu'en situation de crise conjoncturelle avérée dans ce secteur, ou quand le prix payé au producteur est significativement inférieur à sa moyenne des années précédentes, les distributeurs s'engageront à ne pas augmenter leur marge brute sur le produit concerné.
Afin de pérenniser cet engagement de la part des distributeurs, la Loi de Modernisation Agricole (LMA), qui est actuellement en débat au Sénat, rendra obligatoire la conclusion de contrats écrits entre les producteurs et les acheteurs indiquant les volumes d'achat et la fixation des prix, chaque année avant le début de la campagne de commercialisation des fruits et légumes. Si ces accords de modération de marges n'étaient pas signés, les distributeurs dont le chiffre d'affaire est supérieur à 100 millions d'euros seront soumis à une contribution additionnelle à la taxe sur les surfaces commerciales. Ce dispositif garantira la contractualisation de ces nouvelles relations commerciales.
Cette contractualisation aura un double effet : une baisse des prix à la consommation et une pérennisation des revenus des exploitations agricoles que chaque crise estivale met en danger.
Ces décisions doivent être suivies sur le plan communautaire. Il faut réguler les marchés et préparer la PAC 2013 car le système axé sur la dérégulation ne profite ni aux producteurs ni aux consommateurs!
Commentaires