Retraites : Peut-on augmenter les cotisations ? Des prélèvements déjà élevés en France

Le problème de financement des retraites est d’abord démographique. Il nous faut trouver une solution durable pour compenser la dégradation du nombre d’actifs par rapport au nombre de retraités : il y a avait 4 actifs pour 1 retraité en 1960, il y aujourd’hui 1,8 actif et il y a en aura 1,2 en 2050. Il ne s’agit pas d’un problème d’insuffisance des prélèvements sur les actifs mais bien d’une insuffisance du nombre d’actifs.

Nous avons déjà des taux de cotisations sociales extrêmement élevés en France.

• La France consacre 12,8 % de son PIB au financement des régimes de retraite : c’est le troisième plus haut taux en Europe.
• Le taux de cotisation retraite est déjà l’un des plus élevés d’Europe : 29% des salaires en France contre 18,5% en Suède et 19% en Allemagne.
• Les cotisations retraites ont encore augmenté légèrement en 2008.

De façon générale, le poids des prélèvements obligatoires et déjà très élevé en France par rapport à nos principaux partenaires : 43% en 2008 contre 36% en Allemagne et 33% en Espagne.

• Nicolas Sarkozy n’a pas été élu pour augmenter la pression fiscale qui pèse sur les Français. Une hausse des cotisations retraites n’aurait été envisageable qu’en contrepartie de la baisse, difficile en période de crise économique, d’un autre prélèvement.

Augmenter les cotisations : une solution contreproductive

Augmenter les cotisations reviendrait en réalité à :

• amputer le pouvoir d’achat des actifs ;
• menacer la compétitivité de nos entreprises en augmentant le coût du travail en France ;
• détruire des emplois -.Théoriquement, pour aboutir à une réforme des retraites exclusivement financée par une hausse des cotisations, la hausse de la pression fiscale serait telle qu’elle détruirait à terme plus de 700.000 emplois. Le taux de chômage augmenterait de près de 3 points ce qui pèserait défavorablement sur le PIB et donc sur la croissance.

Notre système de retraite est un système par répartition ce qui signifie que les cotisations des actifs d’aujourd’hui servent à payer les pensions des retraités d’aujourd’hui. L’augmentation des cotisations serait donc une fausse « bonne solution » puisque cela aboutirait indirectement à des pertes d’emplois et serait donc absolument contreproductif.

Jean-Claude MORAND
d’après un argumentaire de Xavier Bertrand

Comments

[Rédigé par : tout faux]

Le taux moyen de cotisation retraite dans le privé est de 14.75% en France et non de 29% comme vous l'écrivez.

Vous additionnez des taux concernant des tranches différentes et vous le comparez au salaire brut et non au cout total pour l'employeur (salaire brut + cotisations patronales) comme pour les autres pays.

Par exemple, pour les personnes ayant un salaire inférieur à 2885 euros brut par mois qui est la limite de la tranche A, soit environ les trois quarts des salariés, le taux de cotisation retraite est de 7.5% sur salaire brut soit moins de 6% du coût total employeur.

De plus, l'Allemagne va passer son taux de cotisation retraite de 20% à 22% sur le cout total employeur d'ici 2030 et sert des pensions bien plus généreuses qu'en France malgré le fait qu'il y ait moins de cotisants par retraité.