Les résultats de la délinquance sont loin d’être mauvais – les crimes et délits ont baissé de 15% entre 2002 et 2008- mais la sécurité n’en demeure pas moins une exigence majeure des Français. La sécurité pour le politique, c’est une mission préalable à toutes les autres : quand les gens ont peur les uns des autres, il est impossible de recréer du lien social ! Sans jamais remettre en cause les libertés publiques, ce combat doit rester une priorité et s’adapter en permanence aux nouvelles formes de violence.
Il suffit d’évaluer le coût de l’insécurité pour comprendre que la lutte contre la délinquance est primordiale. C’est l’exercice auquel s’est livré l’économiste et mathématicien, Jacques Bichot, membre honoraire du Conseil Economique et Social. Pour la période Juillet 2008 – juin 2009 il estime que le coût de la délinquance s’élèverait à 115 milliards d’euros soit 5,6 % du PIB, plus de 1 700 euros par habitant et par an.
Pour l’ensemble de l’année 2009, la délinquance générale a baissé de 1,04 % par rapport à 2008. La tendance à la hausse du nombre de violences aux personnes a notamment été enrayée à la fin de l'année 2009 (-0,14% lors des 4 derniers mois de 2009 alors que celles-ci avaient enregistré une hausse de +4,38% sur les 8 premiers mois).
De même, le bilan de la lutte contre la délinquance au premier trimestre 2010 est encourageant : du dernier trimestre 2009 au 1er trimestre 2010, les atteintes aux biens ont baissé de 3,8 % et la criminalité organisée a diminué de 9,3 % au 1er trimestre 2010 par rapport au 1er trimestre de 2009.
Malgré ces bons résultats, nous devons admettre que le travail est loin d’être fini. Les caillassages de bus en Seine-Saint-Denis, la violence scolaire, les saisies spectaculaires de drogue ou d’argent à Sevran et à Tremblay-en-France montrent que l’Etat doit plus que jamais poursuivre ses efforts pour protéger l’Etat de droit partout en France.
►L’opposition dénonce la baisse des effectifs dans la police comme principale cause de l’insécurité en France…
L’opposition se trompe de cible : la question des effectifs n’est pas seule en jeu, tous les acteurs doivent surtout travailler ensemble pour obtenir de meilleurs résultats.
Pour mener une politique efficace localement, il faut :
§ s’appuyer sur les maires, qui sont les meilleurs experts des réalités du terrain,
§ développer des dispositifs de vidéoprotection adaptés et impliquer dans une même direction tous les acteurs concernés : police, justice, éducation nationale, bailleurs sociaux… mais aussi le secteur associatif et les familles.
§ recentrer notre politique sur quelques priorités : bannir la violence de l’école, sécuriser les transports, lutter contre les bandes et mes trafiquants de drogue.
§ mettre les moyens là où c’est nécessaire : dans les quartiers chauds, près des établissements à risque.
►Le Président de la République a particulièrement pointé du doigt la lutte contre la violence à l’école…
S’il y a un lieu où la violence est particulièrement intolérable, c’est bien l’école qui doit être un sanctuaire du savoir et de l’apprentissage. La lutte contre tout forme de violence scolaire est donc une priorité absolue ! Trois mesures peuvent permettre de juguler durablement cette violence :
1) combattre l’absentéisme scolaire. Ce phénomène concerne aujourd’hui 275 000 à 300 000 élèves en France. Si nous ne réagissons pas face à l’absentéisme, ces 300 000 élèves vont détruire leurs perspectives d’avenir dans l’indifférence. Soyons lucides, c’est parmi ces jeunes qu’on trouve le vivier de la délinquance, c’est parmi ces jeunes que le crime organisé pioche ses recrues. Il faut donc réagir avec fermeté et pédagogie :
§ Avec fermeté : il faut responsabiliser les parents qui sont les premiers responsables de la présence de leurs enfants en classe. Ainsi, le député Eric Ciotti a déposé une proposition de loi qui vise à supprimer les allocations familiales des parents qui ferment les yeux face à l'absentéisme scolaire. Cette proposition de loi est une amélioration de l'arsenal juridique déjà disponible : quand un élève sera absent 4 demi-journées par mois pour des raisons non justifiées, ses parents seront convoqués à l’inspection académique pour recevoir un avertissement. En cas de récidive, l’inspecteur d’académie pourra, après une procédure contradictoire, directement demander à la CAF de supprimer les allocations de cet enfant absentéiste (et non pas les allocations de l’ensemble de la famille). 65% des Français sont d’ailleurs favorables à cette mesure et 60% pensent qu’elle sera efficace.
§ Avec pédagogie : il faut mobiliser autour du maire tous les services de l’Etat et des collectivités locales pour mettre en place un suivi personnalisé des familles les plus fragiles en réunissant autour d’une même table tous les acteurs concernés par la question de délinquance juvénile et d’insécurité à l’école (directeurs d’établissements, enseignants, services sociaux, élus, police, parquet de justice…) En coordonnant leurs efforts, tous ces acteurs peuvent identifier les familles à risque, les soutenir et, au besoin, orienter les enfants vers des dispositifs adaptés de dépistage de la délinquance et de poursuite de la scolarisation.
2) créer des établissements spécialisés, sous la forme d’internats, pour accueillir les élèves de -16 ans les plus violents qui rendent la vie impossible au sein de leur établissement. Une minorité d’élèves violents ne peut pas terroriser la majorité des élèves qui veulent travailler et les professeurs qui veulent enseigner. Ils doivent recevoir un suivi adapté dans des établissements éducatifs spécialisés où ils devront réapprendre els règles élémentaires du vivre ensemble. 75% des Français se disent favorables à cette mesure et 84% pensent qu’elle améliorerait la scolarité des autres enfants.
3) installer un policier référent dans les 53 écoles les plus sensibles de France : un policier peut anticiper et déminer bien des problèmes en étant sur le terrain et en nouant des relations de confiance avec des élèves et des professeurs. Ce policier référent pourra passer plusieurs fois par semaine dans l’établissement, il devra recevoir les jeunes tentés par la délinquance et écouter les enseignants qui peuvent avoir peur de tel ou tel élève. Ce travail de prévention et de pédagogie à la source peut être une vraie source d’apaisement pour les établissements.