J’ai voulu prendre le temps de la réflexion et de l’analyse avant de m’exprimer sur le scrutin de dimanche.
Ma première analyse est nationale.
Il est incontestable que le vote de dimanche a été un vote sanction contre le Gouvernement. Les électeurs, qui pour la plupart subissent la crise de plein fouet, lancent ainsi un appel au pouvoir en place. Même si ils avaient voté pour Nicolas Sarkozy en 2007, donnant par la même le coup d’envoie des grandes réformes de notre pays ; aujourd’hui dans la difficulté économique, sociale et parfois humaine ne voyant pas le fruit des réformes ils demandent des solutions rapides à leurs problèmes. Si il y a un tel fossé entre le Gouvernement et le peuple c’est sûrement par manque de pédagogie de la majorité, qui n’a pas su expliquer la crise, ni ses réformes, ni même la situation exacte de l’économie française ( qui est celle qui souffre le moins en Europe).
Le vote de dimanche est aussi un vote sanction contre l’UMP. Au fil de la campagne, j’ai bien entendu la désapprobation des sympathisants du parti majoritaire qui ont très mal vécu les diverses ouvertures à gauche. Qui n’ont également pas validé les choix faits par le parti pour la constitution des listes (choix accueilli aussi de manière mitigé par les militants lors du Conseil National de janvier).
Au-delà de cela il faut aussi relativiser la défaite. En effet, la majorité présidentielle n’a jamais gagné une élection régionale intermédiaire. Il faut dire aussi que si on prend le temps d’analyser sérieusement les résultats on se rend compte que la hausse fulgurante du FN, n’en est pas une en réalité. Le parti de Jean-marie Le Pen a tout de même perdu 20% de ses voix, soit 400 000 par rapport à 2004. La hausse du pourcentage du FN est due à la forte hausse de l’abstention, puisque les pourcentages se font sur les votes exprimés.
Il faut aussi rappeler les résultats du premier tour. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’UMP reste la première force politique. Notre problème est de ne pas disposer de réserve de voix. La seule réserve que nous avions était chez les abstentionnistes que nous n’avons pas su convaincre entre les 2 tours.
Ce que je regrette c’est la confusion des genres. Lors de ce vote, les électeurs ne se sont pas exprimés sur le fait régional, mais sur le fait national. On a pourtant fait notre possible pour que les régions soient le seul objet du débat. On a échoué sur cet aspect.
Ma deuxième analyse est régionale.
Elle se rapproche de l’analyse nationale évidemment. Une réjouissance, bien mince, dans notre région, le FN fait l’un des moins bon score national. En Rhône-Alpe, l’UMP reste tout de même majoritaire, puisque nous sommes arrivés en tête au premier tour. C’est uniquement l’alliance tambouille qui a permis à Mr Queyranne de gagner la Région. Mais cette alliance ne pourra pas tenir le choc lors de la gestion de la collectivité tant les différences sont énormes. Au bout du compte ce sont les rhônalpins qui en paieront le prix.
Au niveau de la Haute-Savoie
Il faut tout d’abord retenir que nous avons fait le deuxième score national le plus favorable à l’UMP dans le cadre d’une triangulaire.
Nous avons eu un taux d’abstention important, à plus de 53%. Et c’est ce qui fait que la gauche est arrivée en tête. Mais je ne pense pas que l’on puisse dire que notre département est devenu rose. L’UMP a gagné plus de 8 points entre les deux tours, alors que le PS marié avec les Verts ont perdu plus de 4 points, quant au FN il en a gagné 1. je ne veux pas par là minimiser la défaite. Je veux juste rappeler les chiffres et comparer ce qui est comparable. Des chiffres a relativiser aussi si l’on tient compte de mon analyse au niveau national.
Ce que l’on peut dire aussi sur la Haute-Savoie, c’est que le Chablais et la vallée de l’Arve ont plutôt bien résisté compte tenu que la 3ème et la 5ème circonscription ont une majorité de vote UMP.
Enfin, je reste persuadée que si on avait fait un autre choix pour la constitution de la liste départementale on aurait pu limiter la casse.
Pour ce qui est de Thonon
Je pense que ma position basse sur la liste de la majorité présidentielle a incité certains électeurs à bouder les urnes. Le résultat de ma ville ne m’inquiète pas particulièrement. En effet, les élections locales se font sur le choix des hommes et sur un programme. Et j’ai confiance, car j’ai l’intime conviction de la majorité municipale de Thonon fait les bons choix pour la ville à savoir : pas augmenter les impôts, faire progresser l’investissement et maîtriser les dépenses de fonctionnement avec sans cesse à l’esprit de vouloir offrir plus de service à la population.
Pour terminer mon propos, je voudrais remercier les électeurs de la majorité présidentielle pour leur soutien. Je remercie aussi les militants et sympathisants qui nous ont accompagné durant la campagne pour l’affichage, le tractage et le relais qu’ils ont pu être. Sincérement merci pour leur fidélité et dévouement. Et dieu sait qu’ils ont étaient courageux de nous suivre dans cette aventure.