Imaginez que nous sommes la 4ème Région française agricole, et que nous n’avons même pas de Vice-Président à l’agriculture. Pourtant en Rhône-Alpes, cette activité génère un chiffre d’affaires de plus de 3 milliards d’euros. En Haute-Savoie, 17 000 personnes vivent de l’agriculture.
La politique régionale ne donne pas toutes ses chances à cette richesse territoriale. Lourdeur administrative, globalisation des politiques… le Conseil Régional n’aide pas nos agriculteurs à entrer dans le monde moderne. Pourtant nous devons démontrer que l’agriculture est un métier d’avenir. Il en va de notre alimentation, de l’entretien de nos territoires, de notre image touristique.
L’actualité agricole me pousse à faire un point sur ce secteur dans notre département. Si nous parlions du lait. L’agriculture de montagne est par principe moins productive que celle de plaine. Les investissements sont plus importants, comme les charges, notamment du au choix qu’on ne peut que soutenir de vouloir une agriculture de qualité avec des bêtes nourries aux céréales sans OGM. Les Savoie sont épargnées pour l’instant par la crise du lait. Du à une agriculture d’excellence avec les AOC et les IGP. Le prix de base est de 360 euros la tonne, contre 280 au niveau national. Cependant, le revenu agricole net par actif et par an s’établit à 12 800 euros en Haute-Savoie (-7,8%) alors qu’il est de plus de 30 000 euros en Bretagne. Une rémunération plus faible en Savoie du fait d’une production moindre.
La défense de notre agriculture passe aussi par une consommation responsable, à savoir celle des produits de notre terroir. Préférons, par exemple, le Reblochon au fromage à Tartiflette, vulgaire copie de grande surface.
En Haute-Savoie, la filière laitière c’est 80% de l’économie agricole.
55 000 vaches laitières
280 millions de litres de lait.
L’Agriculture en Haute-Savoie
- 4 800 exploitations
- 150 000 ha de Surface Agricole Utile- SAU
- 158 millions d'euros de chiffre d’affaires annuel.
Un territoire agricole
- 1/3 du territoire est agricole, 1/3 du territoire en forêt
- Surtout de l’agriculture de montagne (80 % du territoire est situé en zone de montagne ou défavorisée) essentiellement herbagère où l'élevage laitier domine.
- L'herbe occupe 90 % de la SAU, dont près de 40 000 ha d'alpages, le reste étant consacré aux terres arables (cultures fourragères, céréales, maraîchage), vignes et vergers.
Une population agricole en baisse
- 17 000 personnes (agriculteurs et leur famille)
- 5 % de la population active, 6 500 emplois équivalents à temps plein
- 1 exploitant sur 2 a une double activité (métier de la montagne l’hiver, agriculture l’été)
Des produits d’excellence
AOC et AOP pour le Reblochon, le Fromage d'Abondance, la Tome des Bauges, le Chevrotin des Aravis et les vins de Savoie
Label Savoie et IGP pour la Tomme de Savoie, l'Emmental de Savoie et les Pommes et Poires de Savoie.
L’agriculture : un partenaire
Elle participe activement :
- à l'entretien des espaces touristiques et des paysages (alpages…)
- à l'animation des zones de montagne.
- à la diversification dans le cadre de structures d'accueil en milieu rural (gîtes ruraux…)
Et la pêche !
Quotidiennement des pécheurs traquent la perche, la féra, la truite, l’omble chevalier ou même l’écrevisse sur les 582 km2 du plus grand lac alpin, le Lac Léman.
Lorsque l’on parle agriculture, on oublie souvent la pêche.
La côte française du Léman compte 42 pêcheurs professionnels et 4 mareyeurs.
Le nombre de pêcheurs est réglementé par la DDAF (Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt). Celle-ci gère les ressources et détermine le nombre maximum de licences professionnelles délivrées.
Les pêcheurs du Léman contribuent à la sécurité sur le lac. Ils ont un rôle de conseil envers les touristes et interviennent lors des naufrages. Ils ont donné naissance à des sociétés de sauvetage du bord du lac et les animent encore.
La pêche connaît un coût de jeune et de modernité. Mais elle souffre d’une réglementation qui manque de réactivité face aux réalités du lac (taille des filets, par exemple), d’une cohabitation parfois difficile avec les plaisanciers et d’une évolution des berges qui met en danger certaines espèces.
Les pêcheurs font partie de notre paysage lacustre, on doit aussi penser à eux. Imaginons nos ports demain sans pêcheur, sans filet, sans guérite…. Imaginons nos restaurants sans poisson du lac à la carte…..et nos marchés sans étale de produits régionaux
Commentaires