La majorité régionale nous présente son budget primitif 2009, acte de prévisions, mais aussi acte politique majeur car il conditionne et engage l’action de la Région sur toute l’année 2009.
Nous avons donc analysé avec attention ce budget qui porte un nom, ce qui n’est pas courant : un budget « anti-crise ».
Quelle belle ambition que l’on nous présentait déjà, il y a un mois lors des orientations budgétaires avec ce qualificatif fort à propos, mais malheureusement très présomptueux.
Il y a un mois déjà, je dénonçais ce budget anti-crise, qui n’avait d’anti-crise que le nom. Aucun souffle, aucune vision, aucune préparation de l’avenir et, surtout, aucune mesure forte pour faire face à la crise.
Dans le budget primitif, la ligne Action économique entre 2008 et 2009, baisse même de 300 000 €. Quel bel effort de la deuxième région de France pour aider et soutenir les entreprises en période de crise !
On l’avait dénoncé à l’occasion des orientations budgétaires et nous avons travaillé depuis sur le budget primitif, pour proposer des mesures concrètes et des financements enfin à la hauteur des enjeux : aider les secteurs d’activité qui souffrent et préserver le maximum d’emplois sur notre Région.
Nos amendements ont été déposés, comme c’est la règle, la semaine dernière et lundi, quelle ne fut pas notre surprise quand nous avons reçu un nouvel amendement de l’exécutif pour soutenir l’économie et l’emploi !
En période de Noël, on peut croire aux miracles : aurions-nous enfin été entendu ?
L’amendement socialiste dit : « Au total, la Région, dont le budget consacre 700 millions d’euros à l’investissement, s’engage par des mesures anti-crise à un effort supplémentaire de près de 57 millions d’euros, dont 20 millions d’euros débloqués dès le début 2009, sans accroître la fiscalité ».
Les voilà enfin les mesures anti-crise qui n’existaient pas dans le budget anti-crise !!
Il aura fallu un week-end et je me suis laissé aller à penser, sans prétention, que la lecture de nos amendements devait y être aussi pour quelque chose, pour prendre enfin en compte la vraie dimension de la situation et que, dans le budget primitif, le compte n’y était pas. Hélas, les miracles, il y en a parfois à Lourdes, rarement à Charbonnières. Vos mesures anti-crise sont gagées par le recours à l’emprunt.
L’emprunt, nous le savons est l’impôt de demain, ils l'ont doublé depuis leur arrivée, passant de 175 millions d’euros en 2004 à 366 millions d’euros dans le budget primitif 2009. Il sera augmenté par ces mesures d’au minimum 20 millions d’euros.
Même si à nos yeux, les mesures anti-crise sont insuffisantes, nous aurions préféré qu'ils mobilisient pour les financer, non pas l’emprunt, mais le versement anticipé par l’Etat du Fonds de compensation de la TVA qui peut être estimé à près de 40 M€.
Je rappelle, comme le disait le Préfet de Région,tout à l’heure, que l’Etat dont ils n’ont de cesse de dénoncer les insuffisances, a prévu, dans le cadre d’un Plan de relance aux collectivités territoriales, un versement anticipé de la FCTVA. En plus de celle de 2007, la Région recevrait aussi celle de 2008, soit environ 40 M€ pour permettre d’améliorer sensiblement notre trésorerie, et de maintenir l’investissement à un niveau élevé sans avoir recours à la fiscalité ni à l’emprunt.