J'ai été rapporteur de ce dossier pour le groupe UMP.
On ne peut que se réjouir de l’existence d’un schéma de transport et de service du Conseil Régional.
La séance sur le Schéma devait durer 2H30. Elle a duré près de 6H!
Et c'est un peu de ma faute. Le débat a été vif. Mais j'ai essayé de pointer du doigt certains détails non négligeables.
Nous avons des axes de travail clairs, des objectifs énoncés, un calendrier plus ou moins précis et une ébauche du coût. Ils (la majorité) présentent clairement leurs objectifs et comment ils comptent y arriver. Ils présentent clairement leur politique d’infrastructure, de service et fiscale.
La Région en 2008 s’installe dans la continuité !
Dans le document, il est dit que les TER connaissent une fréquentation en hausse de 40% depuis 5 ans. Une hausse que l’on doit à la « politique volontariste de Queyranne ».
Si aujourd’hui nous connaissons un énorme succès avec les TER c’est du à la politique qui est menée dans notre Région depuis 1997.
· La fréquentation des TER a augmenté de 70% depuis 1997.
· L’offre de TER avait augmenté de 37% avant votre arrivée.
Car si les Régions sont organisatrices des transports depuis 2002, Rhône-Alpes avait dés 1997 décidé de prendre la compétence des TER.
· C’était un choix politique, un choix courageux, un choix financier important.
En 1997, il avait été décidé d’être une Région expérimentatrice, innovatrice. En 2008, la Région vise « l’exemplarité ». L’action aujourd’hui s’inscrit donc, non pas dans la nouveauté, mais dans la continuité.
Ce n’est pas un schéma régional !
Par ailleurs, comme le CESR, nous regrettons l’absence totale de mise en situation de ce schéma dans un contexte général
· de flux routiers, ferroviaires, aériens, fluviaux
· régionaux, nationaux et européens.
L’on peut donc dire qu’il ne s’agit pas d’un Schéma régional des services de transport de Rhône-Alpes, mais plutôt d’un Schéma Régional des services de transport du Conseil Régional Rhône-Alpes. Ce qui n’est pas la même chose.
Une consultation bidon !
Ce schéma nous y travaillons depuis près de deux ans. Ils ont basé leur démarche sur la concertation. Ils ont voulu des échanges interactifs.
Aujourd’hui ils veulent nous faire croire que cette démarche a été exemplaire. La réalité est tout autre.
On salue la volonté de concertation. Mais on peut regretter, par exemple, le fait qu’ils n’aient pas su toucher, attirer dans leur réflexion le monde économique.
· Il représente 2% des personnes rencontrées. Monsieur Soulage, Vice-Président au Transports avoue lui-même que c’est « un échec pour moi ».
La consultation dans les territoires n’a concernée que 1200 personnes.
· Pour une Région de 6 millions d’habitants. Soit 0, 02% des rhônalpins !
Pour le coup, que vaut cette consultation ? Monsieur Soulage reconnaissait, sur mon interpellation, que l’on ne pouvait tirer des conclusions des réponses obtenues.
Qu’en est-il de l’avis citoyen ?
Je suis chagrinée par la tournure que prennent les choses. Nous avions défini des règles pour constituer un panel citoyen objectif, au dessus de tout soupçon. Il est normalement prévu que la Région devait éviter de recruter des panélistes qui ont des engagements politiques. Nous avons appris, tardivement, que certains d’entre eux se sont engagés dans les municipales. Donc vous me permettrez de douter de l’engagement uniquement citoyen de certains d’entres eux.
Conclusions
Le groupe UMP a été heureux d’avoir pu améliorer ce schéma. Nous reconnaissons que nous avons pu dialoguer. Ceci n’a pas toujours été facile. Mais nous y sommes arrivés. Nous regrettons qu’ils n’aient pas pris toutes nos idées ou recommandations.
Dans ce Schéma, ce qui nous inquiète, ce sont les finances.
Dans le SRST ils plantent déjà le décor ou ils nous préparent psychologiquement à toutes les hausses futures de la fiscalité.
Ils nous expliquent qu’ils ont du mal à dégager des ressources additionnelles….. ect…ect
Ce schéma nous coûtera 220 millions d’euros par an en matière d’investissement. Mais ils s’engagent à maîtriser l’endettement à l’horizon 2013. De tout manière au train ou vont les choses, l’endettement il sera maîtrisé de fait puisque bientôt nous aurons atteint le plafond du possible.
Si on fait les comptes, en ajoutant le fonctionnement, il va nous falloir sortir 300 millions d’euros par an pour réaliser le SRST. Et à partir de 2020 la facture sera de 700 millions d’euros par an.
Enfin, face à toutes les difficultés, ils nous proposent comme solutions des créations d’impôts.
Mais ce qui est surprenant, c’est qu’ils n’envisagent que des nouvelles recettes.
A aucun moment, ils se disent qu’ils ont peut être des choix à faire sur les dépenses. Quand on n’a pas d’argent, il est pourtant évident qu’il faut maîtriser les dépenses. Et nous en sommes là aujourd’hui.
Ce qui est enfin, aussi surprenant, c’est qu’ils mettent dans le schéma qu’un volet recette, mais pas de volet dépense. Ils veulent d’une pierre deux coups, nous faire valider aussi la future politique fiscale. Désolé, mais nous ne sommes pas dupes !
Ce qui veut dire, que au bout du compte, le schéma est un schéma idéal. Il s’agit d’un catalogue de prescription, un guide des bonnes pratiques. Mais en politique, si il est permis de rêver, nous devons avoir le courage de dire que tout n’est pas possible. Et là j’ai peur que nous laissions croire aux rhonalpins que tout est possible, que tous se fera…… et nous savons pertinemment que ce n’est pas le cas.
Nous avons voté contre