Tout d’abord, il faut avouer que la Mission Locale ne peut être que dans le curatif. Nous pouvons intervenir lorsque le raccrochage a été un échec, pour raison légale puisque nous n’avons pas le droit en tant que service de l’emploi de « toucher » à un jeune tant qu’il est dans le giron de l’Education Nationale…… peut être faudra t’il envisager des passerelles et une législation plus souple !
Après le diagnostic que nous avons donc fait, il nous a paru important d’entendre, de la part des jeunes, leur demande de travail, et de la satisfaire. Ces jeunes veulent des réponses simples et immédiates. Ils sont à la recherche d’un point d’encrage. Et ils sont en demande de dynamisation.
Cependant, nous pensons que nous devons nous mobiliser collectivement (éducateurs, animateurs, conseillers mission locale, éducateurs PJJ) pour qu’à partir de cette première réponse, nous construisions une action susceptible de mobiliser ces jeunes sur leur projet personnel et professionnel. Chaque structure isolée n’a pas de solution, c’est par la complémentarité de nos regards que nous pouvons arriver à faire en sorte qu’un autre avenir sera possible pour ces jeunes, afin de ne plus les voir dans l’espace public « tenir les murs », « rouiller», conscients de leur inutilité.
Nous avons donc créé, avec nos partenaires du diagnostic, une action « innovante », une action pilote, à l’échelle régionale qui est « l’action jeune mineur ». elle a été soutenue financièrement par le Conseil régionale, le Conseil Général, la DDTE et la Ville de Thonon. Elle a été rendue possible grâce à l’OPAC et au Symasol (syndicat intercommunal).
- L’action Jeunes Mineurs
Durée : 3 mois.
Phases : Une phase d’intégration en montagne, une phase de travail en chantier et une phase de stage en entreprise
Rémunération : elle est un facteur essentiel de mobilisation.
Statut du jeune : salarié d’une association d’insertion
Chantier : nettoyage de rivière, rénovation hall et escaliers HLM Amphion
Objectif : travail sur le comportement, redynamiser, définir le projet personnel, définir le projet professionnel.
Actions menées :
- mobilisation sur son projet (on travaille sur une vision à long terme)
- changer le rapport à l’adulte en prenant en compte la problématique familliale
- permettre au jeune de grandir, d’apprendre par l’accès à la connaissance, prendre confiance en soi, encourager la prise de risque.
- Rendre le jeune acteur de son parcours (viser l’autonomie vis-à-vis de sa famille et de l’institution)
- Permettre l’accès à des espaces qu’il ne maîtrise pas ( entreprise, exterieur du Chablais).
- Sensibiliser aux questions de santé et de citoyenneté
Bilan :
- 15 jeunes accueillis (11 garçons et 4 filles)
o 5 ont abandonnés (1 a déménagé, 3 sont suivis par la ML, 2 sans aucune nouvelle)
o 7 ont fait un stage en entreprise pour valider leur orientation professionnelle.
§ les 3 autres : 1 est entré en formation cordiste, 2 trop fragiles encore avec de gros problèmes de comportement
CONCLUSION
Une chose est claire, on ne grandit jamais seul. Ce qui est le cas des jeunes décrocheurs.
Les Missions Locales n’ont pas le droit d’intervenir en amont. Il semble qu’il est essentiel de limiter les ruptures dans les parcours.
Pour ce qui est de notre rôle si il y a décrochage irréversible, il faut envisager des dispositifs spécifiques pour ce public qui est particulier.
L’accompagnement doit être plus important, plus spécifique et personnalisé.
Les actions doivent être concertées entre tous les partenaires.
Nous sommes ici dans du sur mesure.
Malheureusement reste un problème, le coût financier de ce genre de dispositif, il a été de 55 000 euros.
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