Ce fût la première décision du mandat du Président Queyranne. Avoir un nouveau siège pour le Conseil Régional. En fait, avoir un « petit palais » dans le quartier de Lyon Confluence.
Dans le cadre de la campagne en 2004, conscients du développement des compétences de la Région, nous avions suggéré parmi les pistes possibles de conserver le site de Charbonnières-les-Bains et de déconcentrer la représentation régionale dans les autres métropoles de Rhône-Alpes. Cette solution aurait permis d’étendre la visibilité de la Région à l’ensemble du territoire rhônalpin et nécessité un effort financier très inférieur au choix établi. Au lieu d’antennes dont on ne sait toujours pas si elles répondent à un réel besoin, on aurait pu installer telle ou telle Direction à Bourg en Bresse, à Chambéry, à Valence, à Saint-Etienne, par exemple.
Nous avions soulevé le fait que la mise en concurrence entre plusieurs sites envisagés avait relevé de la pure forme. L’objectif, du Président socialiste, dès le départ, était de transférer la Région à Lyon, c’est-à-dire dans une ville gérée par des cadres du même parti politique que lui. En effet, il est assez troublant de constater que la Commission régionale en charge de statuer sur ce transfert n’avait visité qu’un seul site, celui de Lyon Confluence ! Lorsque l’on ne daigne même pas aller sur les lieux des autres sites, peut-on encore parler de mise en concurrence ?
L’aire de Saint-Exupéry, qui aurait pu accueillir le siège de la Région, est en pleine expansion avec un véritable projet de centre économique, pôle multimodal, au sein duquel la Région
Le programme immobilier, baptisé Ulysse, situé dans la zone centrale de la plate-forme multimodale de Lyon Saint-Exupéry, comprendra un hôtel 4 étoiles du Groupe NH Hotel de 245 chambres, un centre d’affaires, des bureaux sur plus de 9.250 m2 et un potentiel de places de stationnement important !
De même, nous nous sommes inquiétés dès 2004 de l’accessibilité du site. Le quartier du Confluent doit à terme être relativement bien desservi par les transports en commun lyonnais mais nombre d’élus, de personnels devront continuer à utiliser leur voiture sans compter les visiteurs. Or, le nombre de places de parking est très insuffisant sur le site du Confluent : 400 places disponibles, soit 2 fois moins qu’actuellement !
Enfin, nous nous sommes insurgés contre le coût prévisionnel estimé à 120 millions d’euros. Aujourd’hui, avant même la pose de la première pierre, nous en sommes à près de 146 millions d’euros !
C’est un projet inadapté et démesuré par son coût : 38.000 m2 que l’on pourra estimer, comme nous l’avions indiqué en 2004, à plus de 150 millions d’euros, soit un projet équivalent à la construction de 7 lycées, un projet qui coûtera plus cher que la vente de l’îlot Grôlée à Lyon cédé, lui, à « seulement » 89 millions d’euros !
Le prix du mètre carré S.H.O.N (Surface Hors Œuvre Nette) du terrain sur lequel sont construits les futurs locaux de la Région
Autrement dit, le terrain aujourd’hui acquis pour 11,4 millions d’euros au Confluent, aurait pu coûter 7 à 8 fois moins cher s’il avait été acheté à Saint-Exupéry ! Transférer le siège de la Région en période d’austérité budgétaire, et alors que l’on demande à la population de faire des efforts, est très largement contestable et cette irresponsabilité est condamnable politiquement.
N’est-ce pas là le plus monumental cas de dérive budgétaire de toute l’histoire de notre Collectivité ?
Le coût pour le contribuable rhônalpin, si l’on enlève les recettes de vente du site actuel estimées à 30 millions d’euros, sera bien de plus de 120 millions d’euros !
Le Président Queyranne doit assumer sa totale responsabilité : il a choisi ce projet à Lyon Confluence ni pour des raisons stratégiques, ni pour des raisons techniques mais pour de pures raisons politiques !
Alors, avouez-le !
D’ailleurs, lui qui rêvait de faire un bâtiment exemplaire, il n’en n’a pas les moyens. C’est d’ailleurs le CESR, dans un avis unanime, qui indique « regretter un manque d’audace environnementale et énergétique. Le projet ne retient pas la demande de l’assemblée socio-professionnelle de recourir à une formule de basse et très basse consommation d’énergie et à un système de chauffage à la fois innovant, performant et confortable pour l’usager, respectueux de l’environnement et gagnant sur la durée » !!! Une remarque qui est un comble pour un exécutif qui se targue de sa coloration verte !!!
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