MON DISCOURS INTRODUCTIF DU SEMINAIRE DES ELUS FRANÇAIS ET MAROCAINS.
JEUDI 25 OCTOBRE SIEGE DE LA REGION DE RABAT
Monsieur le Député
Monsieur le Vice-Président
Mesdames, Messieurs les élus régionaux
Mesdames, Messieurs les élus locaux,
Mesdames, Messieurs les collaborateurs des élus ;
Je suis très honorée d'ouvrir ce séminaire. C’est pour moi l’occasion d’exprimer mon attachement et mon intérêt que je porte au Royaume du Maroc, et l'affection que je porte à son peuple, à son histoire et à sa civilisation.
C'est pour moi un vrai plaisir de me retrouver ici en votre compagnie, et je voudrais en profiter pour rendre hommage aux élus français et à leur collaborateurs qui travaillent sur ce projet de coopération depuis plusieurs mois, et qui s’investissent pour faire de ce déplacement dans votre Région du Maroc un moment fort de partage d'expériences et de savoir-faire.
Si l'histoire de nos deux pays, la France et le Maroc, a pu être ''dense et multiforme'' par le passé, elle a toujours donné lieu à une fascination réciproque de nos deux peuples. C'est sans doute la raison pour laquelle depuis l'indépendance du Maroc, le 2 mars 1956, notre dialogue politique, nos échanges économiques et notre coopération culturelle, scientifique et technique se sont considérablement développés.
La coopération entre la France et le Maroc a déjà une histoire.
Et cette histoire sera encore grande dans le future avec le fabuleux projet de notre Président de la République, Nicolas Sarkozy, de créer un Union de la Méditerranée. Cette Union, c’est son rêve, et il le veut irréversible. C’est un rêve capable de soulever le monde. Un rêve de réconciliation des rives de la Méditerranée.
Je disais donc que la coopération entre la France et le Maroc a déjà une histoire.
Grâce aux lois de décentralisation de 1982 et à celle du 6 février 1992 relative à l'administration territoriale de la République Française, les collectivités françaises ont acquis une réelle autonomie en terme de coopération décentralisée.
Elles peuvent intervenir librement dans le cadre de leurs compétences et dans le respect des engagements internationaux de la France. Elles ont ainsi progressivement investi le champ de la coopération internationale.
Cette coopération, vous le savez, a franchi une étape supplémentaire en juillet 2004 à Paris lorsque nos deux chefs de gouvernement ont décidé d'instaurer un forum civil de partenariat comme outil à part entière de notre relation bilatérale.
A la demande du gouvernement marocain, la France s'est engagée dans un processus de transfert d'expériences et de savoir-faire qui s'est concrétisé, les 4 et 5 juillet 2004, par la signature d'un programme du Fonds de solidarité prioritaire (FSP) destiné à accompagner la décentralisation marocaine.
Son objectif principal est d'améliorer les conditions d'exercice par les collectivités marocaines des compétences qui leur sont dévolues par la loi.
La coopération décentralisée franco-marocaine enrichit, année après année, ce capital de dialogue, d'échange et de réalisations concrètes incomparable et, à ma connaissance, unique par son ampleur.
Où en sommes-nous aujourd'hui ?
L'augmentation du nombre des coopérations avec le Maroc a été rapide et spectaculaire puisqu'on recense plus de quarante partenariats de coopération décentralisée qui s'exercent dans le cadre de jumelages ou d'accords de coopération. Sur les 22 régions françaises, 10 ont des accords de coopération avec autant de régions marocaines.
A travers ces multiples partenariats, la France entend appuyer le processus de décentralisation qui démarre au Maroc et qui s'intègre pleinement dans le programme d'Initiative nationale pour le Développement humain souhaité par le Roi au printemps 2005.
La coopération régionale avec la Région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer a été engagée en 1999 avec la signature d’une première convention de coopération décentralisée.
Ce partenariat a permis la réalisation de trois projets principaux :
- la création d'un parc industriel d’Aïn Johra
- la sauvegarde de la forêt de la Maamora
- le Développement Social des Quartiers
Une nouvelle convention a été signée début 2006 afin de poursuivre les projets engagés et d’impulser de nouveaux partenariats concernant notamment l’environnement, les échanges scientifiques et techniques, l’élaboration d’un schéma régional d’aménagement du territoire et le processus de décentralisation.
L’objet de notre coopération, ici, est « l’appui et le soutien à la création d’antenne de développement social ».
L’engagement des élus français présents aujourd’hui est clair. Au printemps nous avons accueillis dans nos mairies des fonctionnaires marocains pour des stages d’observation et pratiques sur les politiques sociales. Nous avons ensuite reçus les élus pour officialiser cette coopération de commune à commune.
C’est avec bienveillance que nous sommes ici à vos côtés. Nous avons conscience de vos difficultés. Mais nous avons aussi pu constater votre envie de faire plus et mieux.
Nous sommes ici aussi avec un état d’esprit d’exigence. Nous voulons véritablement vous aider à trouver des solutions à vos difficultés, à mettre en place une méthode de travail. Notre exigence se définit par notre envie de vous voir passer d’un état de fonction à un état de mission. Car la décentralisation est exigeante. Elle demande beaucoup aux élus. Elle demande de la motivation, de l’imagination, de l’ambition, mais aussi des évaluations, et des résultats avec pour seule finalité : faire plus pour nos populations.
Vous pouvez être certains que nous irons, nous élus français, chercher au plus profond de nous même pour vous apporter une aide constructive et durable. Nous ne ferons pas à votre place, mais nous ferons avec vous.
Mesdames et Messieurs, permettez-moi de formuler, devant vous et avec vous, le vœu que ces journées d'échange et de dialogue contribuent à une intensification de cette coopération de proximité et à la réalisation d'actions concrètes et efficaces pour le plus grand bénéfice de nos deux peuples qui dans notre monde instable ont besoin de repères et de signaux afin de surmonter ces deux fléaux que sont les égoïsmes et les fanatismes.
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