Evidemment je suis à 100% pour le programme de Nicolas Sarkozy. Je tiens tout de même à développer des points qui sont pour moi importants. Certains reprennent des propositions de notre Président. D'autres sont des propositions personnelles.
3èm chapitre : Accompagner notre économie
* Emploi
Depuis 2001, je m’occupe beaucoup des questions d’emploi dans notre territoire. Nous sommes aujourd’hui en situation de plein emploi dans notre bassin économique. Cette particularité, fait que nous ne pouvons envisager de solutionner le chômage que nous connaissons comme n’importe où en France.
L’ANPE, l’Unedic, les Maisons de l’emploi doivent être réunies en un seul service public de l’emploi, qui interviendra immédiatement et de manière personnalisée pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de trouver ou retrouver un emploi beaucoup plus rapidement qu’aujourd’hui. Je veux que les femmes, notamment les mères isolées, soient spécialement aidées à retrouver des emplois stables à temps complet. Comme souvent en France, en matière de chômage ou en matière de minima sociaux, on indemnise chichement, mais longtemps. Alors qu’il faudrait indemniser fortement, mais brièvement pour que chacun soit incité à reprendre rapidement un emploi. Je propose que l’allocation chômage ne puisse pas être inférieure au salaire minimum, mais que nul ne puisse refuser plus de trois offres d’emploi correspondant à ses compétences.
Chez nous, nous devons faire face à de gros problèmes de recrutement. Dans le Chablais et le Giffre, 36% des entreprises envisagent de recruter (Chiffre Assedic des Alpes). Des recrutements dans les métiers du bâtiment, de l’hôtellerie-restauration, et le commerce essentiellement. En Haute-Savoie on estime le nombre de chômeurs à 15 000, et le nombre de projets de recrutement à 22 000. 15% des offres d’emploi des métiers en tension ne trouvent pas preneur. C’est pourquoi de gros efforts de formation doivent être fait sur notre territoire. Cela passe également par le logement et les transports qui sont aussi les conditions du développement économique.
On doit diminuer le coût du travail, aussi pour le travailleur. Quand vous perdez, au moment de la reprise de l’emploi, une aide au transport, mais aussi une aide au logement, la couverture maladie universelle, des allocations familiales et des subventions pour la cantine de vos enfants, cela crée une situation qui au final la reprise du travail peut vous coûter de l’argent. Du coût cela n’incite pas les personnes en situation de précarité à sortir d’une logique d’assistanat. Le coût du travail ne doit pas être trop élevé pour ne pas décourager les embauches.
Enfin l’emploi saisonnier. Osons en parler. Sans lui nous ne pouvons maintenir une activité économique dans nos vallées. Le tourisme est notre première source de richesse, ne l’oublions pas. Nos saisonniers doivent être formés et compétents. De cela dépend le service rendu aux clients et donc de la réussite de notre offre touristique sur un marché concurrentiel de plus en plus important. Notre territoire est aussi en concurrence en matière de recrutement. Entre 2003 et 2005 (source Assedic des Alpes) le secteur lié au tourisme hivernal a créé près de 3100 emplois saisonniers dans les entreprises de plus de 10 salariés. En Avril dernier, je présentais un Livre Blanc qui fait 20 propositions réglementaires et législatives afin d’améliorer l’emploi saisonnier, d’aider les chefs d’entreprises à mieux les recevoir et les collectivités à gérer ce flux de population. Toutes ces propositions ont été validées par les partenaires économiques et des élus. Je m’engage à me battre pour la création d’un Statut de Saisonnier avec un régime d’assurance chômage adéquat. La convention de l’Unedic du 18 janvier 2006 met en danger l’activité de nos stations.
L’insertion par le travail j’y crois. Depuis 2002, en tant que Présidente de Chablais Insertion, je fais tout pour que des personnes en difficultés retrouve leur dignité par le travail. Notre circonscription compte plus de 1200 rmistes. Plus de 90% sont en âge de travailler. Nous comptons presque autant de femme que d’homme. Il faut avoir conscience que parmi les demandeurs d’emploi, il y a des hommes et des femmes qui ont un rêve « celui de travailler, d’avoir une vie sociale, d’avoir le droit d’être fier devant leurs enfants et amis » ; parmi ces hommes et ces femmes il y en a qui ont besoin d’une aide plus importante que les autres…alors sachons les aider à bon escient…ne les laissons pas sur le bord de la route.
* Entreprise
Les PME/PMI et l’artisanat sont une chance pour la Haute-Savoie. Et il faut les soutenir.
Il faut rapprocher la fiscalité des entreprises de la moyenne européenne car il est évident que personne ne viendra créer des emplois chez nous si notre fiscalité continue à être la plus dissuasive d’Europe. Il faut réduire la fiscalité qui pèse sur le travail.
Entreprendre, c’est toujours prendre un risque et l’échec fait partie de l’aventure entrepreneuriale. Il est vital que notre société valorise mieux cette prise de risques. A mes yeux, c’est l’image tout entière du chef d’entreprise qui est ici en question et qu’il convient de réhabiliter.
Il faut aussi que l’Etat simplifie ses relations avec les PME et le TPE. Il se faut se fixer des objectifs extrêmement concrets : la limitation très stricte du temps nécessaire au renseignement des formulaires, la simplification effective de la feuille de paye des salariés français, et la réorganisation de l’ensemble des relations entre l’Etat et les entreprises dans une logique de vrai « guichet unique ».
Il faut enfin que l’Etat joue un rôle d’accompagnement des forces vives. Il ne doit pas se cantonner à une action de contrôle de légalité. Il doit engager systématiquement une concertation avant des changements réglementaires qui peuvent mettre en péril une activité économique, comme cela a pu se produire il y a quelques mois avec les nouvelles normes imposées aux centres de vacances accueillant des mineurs.
Il faut également favoriser l’apprentissage. Je préconise d’augmenter l’indemnité des employeurs d’apprentis, pour leur permettre de passer plus de temps avec les jeunes, notamment les jeunes sans aucune formation qui ont besoin de plus d’attention et de temps que les autres. Les jeunes sont aussi une chance pour l’entreprise.
En 2005, en Haute-Savoie, 4210 créations d’entreprises ont été enregistrées (598 en Chablais) dont 568 reprises. La part des reprises d’entreprises n’a jamais été aussi basse sur les dix dernières années. Il faut aider la transmission d’entreprise. En Haute-Savoie, on estime à 2 sur 5 le nombre de chefs d’entreprise agés de plus de 50 ans, susceptibles de céder leur entreprise dans les années à venir, et des centaines d’emplois sont en jeu. Il faut concentrer nos efforts à favoriser la reprise en facilitant les transmissions familiales ou aux salariés (au dépend des fonds de pension), de façon à garantir un ancrage territorial des emplois.
* Tourisme
Tout n’est pas rose pour notre tourisme. Baisse de 5% de la fréquentation dans nos hôtels en 4 ans, baisse de 40% en 10 ans pour les centres de vacance qui accueillent des enfants, baisse de 31% en 5 ans pour les centres qui accueillent les classes découvertes. En parallèle, 46% de nos locations meublés sont non classées. Notre circonscription représente 44% de la capacité d’accueil touristique de la Haute-Savoie, y compris les résidences secondaires qui sont nombreuses : 51% dans les Portes du Soleil ; 43% dans le Grand Massif et 60% dans le Pays du Léman/Vallée verte et les Brasses.
Notre hôtellerie, et autres structures, doivent aujourd’hui négocier le virage obligé de leur modernisation, bientôt celui de la transmission avec de nombreux départs en retraite prévisibles. Si nous n’y prenons pas garde, du fait des normes administratives de plus en plus contraignantes, un foncier de plus en plus cher, des investissements de plus en plus lourds, et des aides de moins en moins existantes, les propriétaires de structures d’accueil que ce soit hôtels ou centres de vacances vendront leurs bâtis à des promoteurs qui transformeront nos stations en parc de « volets clos ».
Au mois d’avril je présentais un Livre Blanc sur la saisonnalité et le tourisme qui fait une vingtaine de propositions pour aider les professionnels du tourisme. Des propositions d’ordre administratif mais aussi législatif, tel la création de leviers fiscaux pour encourager les employeurs à investir, créer ou rénover des logements pour les saisonniers ; la création d’un lien entre le contrat de bail et le contrat de travail, des aides à la transmission ou la reprise…
· Agriculture.
La Haute-Savoie sans son agriculture serait appauvrie économiquement, socialement, culturellement et perdrait beaucoup pour son environnement. C’est pourquoi j’ai à cœur de défendre notre agriculture et de rencontrer régulièrement des agriculteurs pour échanger avec eux de notre avenir commun.
La force de notre agriculture, c'est sa diversité. Elle nous permet de concilier autosuffisance alimentaire, sécurité sanitaire, fortes exportations, qualité des produits, maintien des traditions culinaires et oenologiques. Il faut que notre politique agricole et celle de l'Union Européenne tiennent compte de cette diversité, sachant que les agriculteurs doivent pouvoir vivre majoritairement du prix de leurs productions.
Les produits de terroir doivent gagner en rémunération par des circuits de distribution plus courts et un meilleur partage de la valeur ajoutée entre production et distribution. Avec des prix plus hauts et plus rémunérateurs, les aides seront moins indispensables.
Je suis favorable au maintien des outils d’aide à l’installation. Ces outils ont fait leur preuve, ils sont efficaces. Mais il ne faut pas vivre dans l’illusion : on n’installera pas un agriculteur pour un départ. L’objectif doit être de veiller au renouvellement des générations et de ne pas détourner les jeunes de ce métier. Il faut également veiller à appuyer les démarches des jeunes qui viennent d’autres milieux.
Il faut simplifier les structures d’appui aux exploitants et confier aux chambres d’agriculture, qui réalisent déjà un formidable travail, une véritable mission d’accompagnement des exploitants sur le terrain.
Il faut plus de souplesse dans la conditionnalité des aides. L’administration ne peut, sous prétexte qu’il y a eu des abus durant de nombreuses années par une minorité d’exploitants, entretenir la suspicion et être pointilleuse au delà du raisonnable lors de ces contrôles sur la production et la bonne utilisation des aides.
Il faut faire valoir les spécificités de l’agriculture de montagne et envisager le maintien ou le rétablissement d’aides qui existaient, telle les aides pour la construction des bâtiments d’élevage en montagne, ou pour la mécanisation en montagne, telle la possibilité d’avoir des prêts bonifiés.
Aider l’agriculture c’est préserver notre environnement, nos paysages. Quand on est agriculteur, on travaille tous les jours à l’entretien de l’environnement. Les efforts déjà réalisés ne doivent pas être oubliés, ni sous-estimés. Il faut savoir aujourd’hui s’engager pour que cela continue ainsi.
Aider l’agriculture de montagne, c’est aussi assurer une partie de notre image touristique, celle de l’authenticité. Les touristes recherchent aujourd’hui la richesse de notre terroir. Voilà donc une raison supplémentaire de défendre à tout prix notre agriculture.
Il nous faut aussi revaloriser les retraites des agriculteurs. Aujourd’hui, ils touchent moins que n’importe quel français salariés. Enfin, il faut que l’agriculteur qui veut travailler et toucher sa retraite puisse le faire.
Aujourd’hui les agriculteurs ont le sentiment que les élus improvisent la politique agricole et n’arrivent pas à mettre en place des actions sur le long terme. Il nous faut prendre un engagement clair pour notre agriculture et prévoir une politique planifiée sur plusieurs années avec des lignes budgétaires clairement définies. C’est aussi comme cela que l’on permettra aux exploitants d’être confiants en leur avenir.
· Frontaliers :
Près de 11 000 frontaliers vivent dans notre circonscription. Les dernières élections genevoises ont vu la montée en puissance d’un sentiment anti-frontaliers. Et il faut l’avouer les déclarations du PS sur la fiscalité suisse n’ont pas arrangé les choses. Nous devons tout faire pour convaincre le plus grand nombre que notre destin ne peut être que commun, dans le cadre d’une solidarité sans frontière.
Les accords bilatéraux franchissent un palier important en cette fin de printemps avec la disparition des zones frontalières. Il faudra être vigilant et faire en sorte que le marché de l’emploi ne soit pas déstabilisé.
Il faut préparer une échéance importante, celle de 2009, elle prévoit selon les accords bilatéraux la fin du reversement par la Suisse des cotisations chômage des frontaliers à la France. Soit une somme de 150 millions de francs suisse par an. Il faut se mobiliser pour obtenir de la Suisse la continuité de ces versements. Ceci est indispensable pour maintenir une cohésion sociale de notre territoire frontalier.