Pour essayer d’accueillir tous les élèves dans les écoles thononaises, la Ville doit retravailler la carte scolaire. Un chantier compliqué qui ne s’improvise pas. Et qui provoque certaines difficultés.
A Thonon, avec les immeubles qui poussent comme des champignons – et donc la population qui augmenter – les écoles sont au bord de la saturation. Certaines ont déjà remplacé jusqu’à troqué leur bibliothèque contre une salle de classe. Dans d’autres, de vastes chantiers viennent d’être engagés pour tenter d’augmenter la capacité des groupes scolaires. Partout, la Ville doit faire face à l’augmentation des effectifs scolaires. Et comme la construction d’une nouvelle école a été de nouveau reportée, il faut chaque année trouver de nouvelles adaptations.
L’une d’elles consiste à jouer sur la carte scolaire, c’est-à-dire la répartition des élèves dans les écoles en fonction de leur domiciliation.
« Il y a quelques mouvements à la marge, confie un directeur d’école thononais, on essaie de bidouiller chaque année, mais ça n’est pas vraiment satisfaisant. Du coup des enfants qui habitent près d’une école se retrouvent à aller dans une autre beaucoup plus loin. »
35 minutes à pied
pour aller à l’école
L’école du Morillon, une des plus grandes de la commune, accueille des enfants d’un secteur forcément très vaste. Répartition des élèves et saturation de l’école du Châtelard obligent, des élèves habitant à 500 mètres de cette dernière (avenue de la Dranse) doivent fréquenter le groupe scolaire du Morillon, situé sur les hauteurs (au-dessus de l’hôpital). Le trajet en voiture compte 4 km. A pied ils peuvent s’en sortir pour seulement 2,5 km mais… plus de 30 minutes de marche (à la vitesse d’un adulte).
Il en est de même pour tout le quartier de la Fontaine-Couverte. Autant dire que se passer de voiture est impossible. Quant au bus, cela reste impensable : il faut partir une heure vingt avant le début de la classe pour être à l’heure.
Des rues tampons
En attendant une remise à plat complète de la carte scolaire, la Ville établit des « rues tampons » : « Ce sont des rues où les nouveaux élèves peuvent basculer sur une école ou une autre en fonction des effectifs », explique Astrid Baud-Roche, adjointe au maire en charge des écoles.
La carte scolaire ne sera complètement remise à plat « qu’en 2018 avec la livraison des nouvelles écoles ». La nouvelle carte sera réfléchie en fonction des écoles, des transports en commun, des nouvelles habitations, etc.
Le temps d’engager ce vaste chantier, Mme Baud-Roche l’assure, « cette année sera une année blanche pour les dérogations ». Pas la peine d’espérer fréquenter une école qui n’est pas la sienne parce que la grand-mère ou la nounou habite en face.
EMMANUEL ROUXEL