De très nombreux Chablaisiens ont arpenté la Grande rue de Thonon-les-Bains ce matin pour dire leur colère face à l’indigence des moyens dont le service psychiatrique des Hôpitaux du Léman est doté.
Une manifestation organisée par le collectif qui s’est formé pour la cause mi-décembre, "Psychiatrie sacrifiée en Chablais : hôpital en danger", et qui réunit soignants, association de familles de patients, syndicats et auquel les élus des 70 communes du territoire ont apporté un large soutien.
Président du conseil d’administration et maire de Thonon, Jean Denais a lui-même appelé ses concitoyens à descendre dans la rue – une première dans sa carrière -, résumant la colère ambiante par une formule aussi simple que choc : « trop, c’est trop ». A l’indigence des moyens actuels, s’ajoute la perspective de voir le service être démantelé par le plan départemental que concocte l’Agence régionale de santé (ARS). « L’unité thononaise eu égard à la population devrait compter 156 lits d’hospitalisation, elle n’en compte que 43 et l’ARS veut encore réduire ce nombre à 25, transférant le différentiel à l’EPSM de La Roche-sur-Foron», dénonce avec force le président du collectif, Christian Vignaud.
Une délocalisation insupportable pour les familles d’enfants relevant de cette prise en charge qui, par la lecture de témoignages, souvent poignants, ont exprimé toute l’importance de la proximité de l’établissement de soins. « La dotation financière n’est pas non plus à la hauteur des besoins. 66 € par habitant, alors qu’elle est de 89 € pour l’EPSM de La Roche-sur-Foron et 130 € pour la moyenne nationale. « Le seul alignement de notre dotation à celle de La Roche permettrait à Thonon d’assumer la remise à niveau des locaux dédiés à la psychiatrie. »
Est aussi attendue la création de nouvelles structures d’hébergement alternatives à l’hospitalisation, qui font actuellement cruellement défaut. Peu avant midi, une délégation du collectif doit remettre au sous-préfet la pétition qui a réuni plus de 11 000 signatures et les motions prises par toutes les communes et syndicats divers du Chablais. Cette démonstration de colère, qui se veut aussi de force, entend infléchir l’ARS qui doit statuer prochainement. « Pour nous, ce n’est qu’une étape, nous ne lâcherons rien », prévient Christian Vignaud.
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