Le candidat de la droite et du centre a fait le plein des voix dès le 1er tour de scrutin. Il a aussitôt annoncé un plan d’économies de 19 millions d’euros.
À peine élu hier à Lyon sous les applaudissements de ses 113 colistiers de la droite et du centre dont pas une voix ne lui a manqué, Laurent Wauquiez a embrassé sa femme Charlotte et aussitôt annoncé une mauvaise nouvelle.
Il a coupé le téléphone aux élus régionaux : « Il était prévu de doter chaque conseiller d’un téléphone portable avec l’abonnement payé par la région, a expliqué le premier président d’Auvergne-Rhône-Alpes, j’ai demandé à l’administration d’arrêter cela. C’est un million d’économies sur la durée du mandat ».
Les économies, c’est donc maintenant. Pour son premier discours de patron de la grande région, Laurent Wauquiez a annoncé la couleur : réconcilier les citoyens avec la politique et pour atteindre cet objectif, les élus doivent « retrouver le sens de l’exemplarité ».
Cette exemplarité tient pour lui en une formule : « Les Français font des efforts, les élus se doivent d’en faire aussi ».
Il donne trois mois à l’assemblée pour « enclencher un plan d’économies significatif » qu’il chiffre à 19 millions sur les six années de mandat.
Outre le téléphone, les conseillers régionaux verront aussi leur indemnité baisser de 10 %. Économie prévue pour ce seul poste : 8,4 millions d’euros.
Le nombre de vice-présidents se réduit aussi comme peau de chagrin : il passe de 29 (si on fait l’addition des deux anciennes régions) à 15. Cette réduction est toutefois tempérée par la création de postes de conseillers spéciaux au nombre de deux pour l’instant (lire par ailleurs) mais qui pourrait augmenter.
Une feuille de route jusqu’à l’été
Autre source d’économies : le nombre des élus qui siégeront à la commission permanente. Jusque-là en Rhône-Alpes, les 156 conseillers régionaux siégeaient d’office dans cette commission qui expédie les affaires courantes. Désormais sur les 204 élus issus du scrutin de décembre, seulement 61 (président inclus) y auront accès. La présence dans cette commission est gratifiée d’une indemnité augmentée de 10 %.
Laurent Wauquiez, fidèle à son image d’homme pressé, a donné la feuille de route à sa majorité jusqu’à l’été : vis-à-vis des entreprises, mettre en place le « zéro charge pour la première embauche » ainsi que la « priorité régionale » pour les marchés publics. Il veut aussi rétablir tout de suite la bourse au mérite pour les étudiants et lancer dare-dare son programme de sécurité dans les lycées et les transports.
En matière de politique sociale et de formation professionnelle, pas de surprise, il a repris à la virgule près ses thèmes décomplexés de campagne : « Les aides de la région s’arrêteront pour ceux qui tirent sur la corde » et « oui au social par le travail, non à l’assistanat ».
Revenant brièvement sur son élection, Laurent Wauquiez a eu un moment d’immodestie en soulignant avoir gagné en proposant un choix clair aux électeurs, « sans petits calculs entre les deux tours » comme dans certaines régions. L’allusion à Nord-Picardie-Pas-de-Calais et à Paca se voulait sans détour. Les oreilles de ses amis Xavier Bertrand et Christian Estrosi ont dû siffler…
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