« Si je reçois le mandat du pays d'être le prochain président, je ne veux être jugé que sur un seul objectif : (…) est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu'en 2012 ? Je demande à être évalué sur ce seul engagement, sur cette seule vérité, sur cette seule promesse ! (…) Ce n'est pas un engagement à la légère que je prends. C'est pour mobiliser toute la nation par rapport à cet enjeu. »
Promesse de François Hollande, prononcée le 22 janvier 2012 au Bourget, sur la jeunesse de France qu'il considérait alors « trahie, sacrifiée, abandonnée, reléguée ».
Après trois ans et quatre mois de présidence Hollande les Jeunes Républicains font un constat accablant : plus de 700 000 jeunes de moins de 25 ans sans emploi, un taux de chômage record pour les moins de 26 ans, plus de 2 millions de jeunes actuellement sans diplôme, sans formation et sans emploi… En mars dernier le Conseil économique, social et environnemental (CESE) tirait d'ailleurs la sonnette d'alarme dans un rapport en dressant le portrait préoccupant d'une « jeunesse qui se précarise et s'appauvrit ».
« Le gouvernement socialiste préfère mettre en place des emplois aidés qui ne fonctionnent pas, au détriment des aides à l'embauche d'apprentis qui ont été considérablement réduites. Alors que le chômage explose, les socialistes ne trouvent rien de mieux que de ruiner un dispositif qui fonctionnait», remarque Christian Estrois, député-maire de Nice.
« Sous le quinquennat précédent, de 2007 à 2012, de nombreux dispositifs avaient été mis en place afin de renforcer ces formations », rappelle celui qui est également chef de file en PACA pour les régionales. Dispositif zéro charges pour les structures de moins de 250 salariés, prime de 1800 euros pour tout recrutement d'un apprenti dans les entreprises de moins de 50 salariés, prime de 1 000 à 2 000 euros pour les entreprises qui embauchaient un jeune en contrat de professionnalisation, ouverture de l'alternance en intérim, possibilité de cumuler l'alternance et une activité saisonnières… « C'est une véritable révolution culturelle qui avait été engagée pour inciter les jeunes à choisir ces formations », résume Christian Estrosi effaré que le gouvernement socialiste ait mis un trait sur la grande majorité de ces dispositifs au seul motif qu'ils avaient été mis en place sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Face à un système d'apprentissage volontairement mis « en panne » par les socialistes qui ont « déqualifié cette formation », Les Républicains veulent saisir l'opportunité des élections régionales des 13 et 20 décembre pour faire de l'apprentissage, une de leurs priorité d'action.
La loi sur la Nouvelle organisation du territoire de la République (NOTRe) fait de la région la collectivité majeure en matière de développement et de promotion économique, donc en matière de croissance et d'emploi. « Il est utile alors de faire de la région l'interlocuteur unique en matière d'apprentissage, formation d'excellence qui mène à la réussite », souligne Christian Estrosi. « Tout le monde dit "je m'en occupe", mais personne n'est responsable. Cette unicité permettra d'apporter des réponses claires en pilotant une politique d'apprentissage adaptée à son territoire », précise celui qui est l'auteur d'un projet de loi « favorisant le développement régional de l'apprentissage ». Cosigné par tous les parlementaires têtes de liste ou chefs de file Les Républicains pour les prochaines régionales, ce projet de loi sera déposé dans la semaine.
Entouré de Jérôme Chartier, député du Val-d'Oise et représentant Valérie Pécresse (député des Yvelines et tête de liste en Ile-de-France), de Virginie Calmels (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes), de Françoise Guegot (Normandie), de Camille Rocca Serra et José Rossi (Corse) et de Salima Saa, Secrétaire nationale chargé de l'Immigration, Christian Estrosi a présenté es quatre points forts de cette proposition de loi.
En premier lieu, la création d'une banque régionale de l'apprentissage dont le rôle pourrait être de collecter les offres d'emploi, les CV, de mettre en place des outils numériques pour échanger les profils, organiser des salons thématiques... , autant d'initiatives « voulant favoriser la rencontre entre l'offre et la demande sur le territoire régional ».
Second axe, la fusion des centres de formations et d'apprentissage et des lycées professionnels. « Les régions doivent gérer ces deux entités afin de piloter directement la formation professionnelle », explique Christian Estrosi.
Troisième priorité, permettre l'apprentissage dès l'âge de 14 ans en alternance. « En permettant l'apprentissage à partir de 14 ans, on les prépare mieux et plus tôt au monde de l'entreprise. Et à la sortie, ils bénéficient d'une vraie insertion professionnelle », relève Christian Estrosi. « On compte les décrocheurs à partir de 16 ans, mais en fait ils décrochent à partir de 12 et 13 ans. Quand on les oblige à poursuivre l'école, on constate beaucoup d'absentéisme. Si on attend deux ans pour leur proposer quelque chose, mieux vaut leur donner envie et montrer tôt qu'ils ont des compétences. 14 ans, c'est le bon âge, c'est une solution », estime Salima Saa. « C'est une chance donnée pour ne pas arriver à l'échec scolaire », poursuit Camille de Rocca Serra.
La quatrième proposition des Républicains porte sur l'alignement des conditions de travail des apprentis sur celles des salariés. « Cela permet de libérer les apprentis et les chefs d'entreprise de contraintes grotesques », souligne Christian Estrosi.
« On ne peut pas rester dans cette situation où un jeune sur trois est bloqué dans l'insertion professionnelle », conclut Jérôme Chartier.
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