Missions Locales en péril : appel à la mobilisation générale.
Le 4 février, dans le projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la république (dite loi NOTRe) qui définit les domaines de compétence des collectivités territoriales, un amendement concernant les Missions locales a été introduit dans le texte qui sera présenté aux députés le 17 février. Que dit cet amendement ? « A titre expérimental la possibilité est donnée aux régions de piloter le Service Public de l’Emploi hors Pole Emploi ». « Une convention de trois ans qui précise les conditions de transferts par l’État aux Régions expérimentatrices des crédits affectés, hors contrats aidés et crédits d’accompagnement afférents à ces dispositifs » serait signée. Il concerne donc aussi notamment les Maisons de l’Emploi, CAP Emploi, PLIE et des écoles régionales de la deuxième chance.
Pourquoi sommes-nous si alarmistes ?
L’approche globale, identité profonde du réseau, est menacée !
Les missions locales, en tant qu’opérateurs du SPE, ont une mission d’insertion professionnelle. Les régions sont légitimement compétentes en matière d’orientation, d’emploi de développement économique. Cependant, les missions locales sont aussi des acteurs de lutte contre les exclusions. Elles ont pour mission de permettre aux jeunes d’accéder à l’autonomie sociale et d’être des citoyens à part entière ! Or, les régions ne s’occupent pas d’insertion sociale, d’insertion par le logement, d’insertion citoyenne…
Cet amendement est la voie ouverte à la déstabilisation totale de l’accompagnement des jeunes.
D’autant, qu’en leur confiant la part Etat des financements de fonctionnement qui pèse environ trois fois plus que les financements régionaux, on leur confère un pouvoir exorbitant : nos élus dans les conseils d’administration seront contraints de s’y soumettre quelles que soient les orientations politiques de la région.
Les Missions Locales elles-mêmes sont en danger :
En matière de Politique publique, on sait pertinemment que derrière le discours de l’expérimentation c’est celui de la généralisation qui est à l’oeuvre. Les jeux sont déjà faits au moment où les expérimentations débutent et on a beau affirmer que des évaluations seront faites avant extension, 9 fois sur 10 c’est le début de la fin ! Rien n’obligera plus ensuite les régions à financer les missions locales car l’expérience prouve qu’on ne peut à la fois confier une responsabilité aux régions sans leur laisser la liberté de choisir leurs prestataires. Notre survie même est en jeu.
Cet amendement est inepte : il complique ce qu’il voudrait simplifier
Il ne s’agit, bien évidemment, pas de s’opposer à une meilleure coordination des acteurs de l’emploi dans l’intérêt des publics. Mais l’amendement prétend simplifier et rationnaliser le SPE alors que c’est l’inverse qu’il introduit et ce sont les jeunes qui feront les frais de cette complexité supplémentaire. Ainsi pour les régions il s’agit de piloter les politiques de l’emploi mais sans Pôle emploi ! Il s’agit aussi de piloter les politiques de l’emploi au sein des missions locales mais hors contrats aidés afférents à ces dispositifs !
Alors face aux menaces, on se bat !
http://synami-cfdt.fr/spip.php?article507
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