La Ministre Madame Ségolène Royal est décidément impossible à suivre...
Il y a deux mois, la Ministre abandonnait l'ecotaxe, la taxe poids lourds, adoptée à l'unanimité dans le cadre du Grenelle : rappelons qu'elle visait à infléchir la croissance du nombre de camions sur nos routes, et les regrettables conséquences sur la santé des Français de la pollution de l'air et du bruit. Un signal prix, auquel les écologistes devaient en principe être attachés.
Faisant fi du contrat signé avec Ecomouv, après avoir tenté de discréditer l'entreprise et le contrat - manœuvre bloquée grâce au remarquable travail d'enquête de la sénatrice Marie Hélène des Esgaulx, la responsabilité de l'Etat fut rappelée, ses engagements contractuels décrits. Ainsi, le coût de cette volte-face s'établit à un milliard d'euros au moins. Sans compter les conséquences humaines, licenciement des quelques deux cents salariés d'Ecomouv à Metz, dissolution de l'équipe des douaniers formée pour contrôler, perte d'un savoir-faire d'une technologie inter opérable très performante.
Et le feuilleton des annonces de Madame Royal continue : blocage des tarifs des autoroutes et gratuité le week-end - oubliant que toute nouvelle contrainte doit être financée par le délégant c'est à dire l'Etat - voire rachat des autoroutes - pour rien de moins qu'environ 50 milliards d'euros. Les annonces de Ségolène Royal et de ses amis députés socialistes sont imprévisibles et irresponsables. Où sont passés les idéaux de sobriété environnementale, de signaux favorables aux transports doux, d'équilibre entre les modes de transport ?
Et quel crédit dans tout cela pour l'Etat dans ses relations avec les entreprises délégataires ? L'Etat a besoin d'être en confiance avec les entreprises qui assurent pour son compte des missions publiques. La Ministre Madame Royal discrédite la parole de l'Etat. Les correctifs de Michel Sapin et Manuel Valls, après chacune de ses annonces, ne parviennent pas à atténuer cette perte de crédit.
Après le consensus du Grenelle, la voie tracée vers une écologie pragmatique et créatrice d'emplois, c'est l'absence de cap et de stratégie de Madame la Ministre Ségolène Royal qui se confirme. Il est vrai qu'on le savait depuis sa croisade en 2009 contre la taxe carbone.
Fabienne KELLER
Secrétaire nationale à l'environnement et aux transports
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