La France a enregistré en octobre une baisse du chômage dans la catégorie A. Cette inflexion est bien sûr positive pour les 20.500 personnes concernées. Elle n'occulte malheureusement pas la très forte progression du nombre de demandeurs d'emploi dans les autres catégories (+ 76.400 dans les catégories B, C, D et E). En clair, le nombre total de demandeurs d'emploi a augmenté de 55.900 personnes en octobre.
Pourtant, François Hollande a cru bon de s'emparer de ces chiffres très contrastés pour improviser une déclaration incompréhensible sur la courbe du chômage, entre reniement et autosatisfaction. Cette façon d'agir ajoute du trouble et de la confusion dans notre pays déjà fragilisé par la crise. Derrière ces chiffres qu'il manie avec ambigüité, il y a des hommes et des femmes en souffrance. Le pari politicien de communication qui vise à obtenir à tout prix une inversion ponctuelle de la courbe du chômage n'a pas de sens. Ce qui compte c'est d'arriver à une baisse forte et durable du chômage.
La vérité est que la situation de l'emploi en France est très inquiétante. Au total, plus d'un demi-million de personnes ont perdu leur travail depuis l'élection de François Hollande. 5,5 millions de personnes, toutes catégories confondues, recherchent un emploi dans notre pays. Jamais, dans toute notre histoire, ils n'ont été aussi nombreux. Le chômage de longue durée est en explosion de + 17,6% et celui des plus de 50 ans de + 11,4% sur 1 an...
La baisse du chômage observée en catégorie A ne s'explique pas par un retour de la croissance mais essentiellement par un recours massif à des emplois aidés de toutes sortes (près de 600 000 en 2013) qui sont précaires pour leurs bénéficiaires et coûteux (plus de 2 milliards) pour les finances de l'Etat. Pour le reste, deux tiers des emplois créés sont des CDD de moins d'un mois, octobre étant propice à l'activité saisonnière. Si l'on fait le bilan, les reprises d'emplois ne représentent que 20,7% des sorties de Pôle Emploi contre près de 70% de radiations administratives, maladies, stages, ou défauts d'actualisation... La courbe baisse peut-être, mais malheureusement l'emploi n'augmente pas.
Tout cela est le signe d'une politique économique en échec. Pour permettre une baisse réelle et durable du chômage, il faut changer de cap. Le gouvernement a augmenté les dépenses publiques. Il faut les baisser de 10%. Il a porté la pression fiscale à des niveaux inédits. Il faut la réduire massivement. Il a multiplié les contraintes administratives. Il faut alléger le mastodonte bureaucratique français pour redonner de l'air à chacun. Le gouvernement a affaibli l'apprentissage. Il faut développer cette voie qui conduit dans près de 70% des cas à un emploi stable. Il a tenu un discours stigmatisant à l'égard de ceux qui prennent des risques et qui réussissent. Il faut valoriser ceux qui prennent des risques
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