Moins de 13.000 petites entreprises ont demandé à ce jour à bénéficier de l'aide de 4000 euros par an pour embaucher un jeune et maintenir un senior dans l'emploi. L'objectif, déjà revu à la baisse, de 25.000 contrats signés en 2013 est inenvisageable et remet en cause celui des 500.000 sur l'ensemble du quinquennat.
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Les contrats de génération, promis par François Hollande lors de la campagne de 2012, ne séduisent toujours pas en masse les entreprises. Certes, à la mi-octobre, 12.802 entreprises de moins de 50 salariés ont demandé à bénéficier de la prime de 4000 euros par an, durant trois ans, en échange de l'embauche d'un jeune en CDI et d'un maintien d'un senior dans l'emploi, a annoncé le ministère du Travail. Mais il ne s'agit que du nombre de demandes, donc de dossiers déposés, pas de ceux acceptés. Environ 85 % le sont, selon le ministère.
Les entreprises de taille moyenne, de 50 à 300 salariés, boudent pour leur part carrément le dispositif. Seules 650 demandes ont été enregistrées par l'administration, sur un total de 25.000 groupes en France. «Ce bilan est insuffisant faute d'accord de branche permettant le développement des contrats de génération dans ces sociétés», plaide-t-on dans l'entourage du ministre du Travail, Michel Sapin.
De fait, seules sept branches - dont la métallurgie et l'agroalimentaire - ont signé à ce jour une convention, couvrant potentiellement 2,5 millions de salariés, sur un total de 17 millions.
Date de fin de négociation repoussée sine die
Les grandes entreprises, celles de plus de 300 salariés, ont pour leur part été un millier, sur un total de 4500, à signer un accord d'objectifs d'embauches dans le cadre du dispositif. Pour elles, il s'agit avant tout d'une obligation de conclure avec leurs représentants du personnel un accord ou de définir, en cas d'échec, un plan d'actions. Le gouvernement avait fixé au 30 septembre la date butoir des négociations dans les grandes entreprises. Mais devant la très lente mobilisation, ce délai a été allongé, sans qu'il en soit précisé le terme. Le ministère du Travail veut en effet faire preuve de «souplesse» sur le sujet. Reste que 37 entreprises du CAC 40 ont signé un tel accord. EDF, Michelin et Sanofi n'ayant pas réussi à boucler leur négociation et dû définir un plan d'actions.
«Dans ce contexte, l'objectif des 75.000 embauches fin 2013 ne veut plus dire grand-chose», reconnaît-on dans l'entourage de Michel Sapin tout en minimisant l'importance de ce chiffre… déjà revu à la baisse de 25.000 en mars dernier. Quant à celui de 500.000 sur l'ensemble du quinquennat, il ressemble de plus en plus à un vœu pieu... Pour sa défense, le ministère du Travail précise que les contrats de génération ne sont pas des emplois aidés comme les autres. Le dispositif est «plus complexe, plus protéiforme», assurent les services de Michel Sapin. À tel point que nombre d'entreprises disent ne pas s'y retrouver.
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