La rentrée s’annonce active. Mais sera-t-elle active de manière constructive.
L’un des gros dossiers attendus est celui de la réforme des retraites. Je vais avoir 43 ans dans quelques semaines et j’ai le sentiment qu’on nous a réformé les retraites déjà une multitude de foi. Pourquoi tant de réforme ? Pourquoi ne pas faire une seule et unique vraie réforme ? Nos dirigeants, quel qu’ils soient, ont-ils aussi peu de courage ?
A ce jour, on constate que le rapport Moreau ne propose pas de solutions de long terme et François Hollande a fixé un cadre qui n’est pas à la hauteur des enjeux.
La crise a dégradé les perspectives pour notre régime des retraites et nous avons besoin de trouverplus de 20 milliards € à l’horizon 2020 pour équilibrer notre système. Cela ne manque d’ailleurs pas d’un certain piquant de voir François Hollande et la gauche être rattrapés par la réalité et se retrouver dans l’obligation de porter une réforme des retraites dont ils ont contesté la nécessité pendant des années.
Le rapport Moreau, remis au Premier ministre vendredi 14 juin, ne propose pas de solutions de long terme : il s’arrête à l’horizon 2020. Il ne s’intéresse qu’au régime général qui ne représente que 35% du besoin de financement des retraites en 2020. Il repose essentiellement sur des hausses d’impôts sur les actifs et les retraités puisqu’il se refuse à proposer le report des bornes d’âge de départ à la retraite.
Le cadre fixé par le Gouvernement est il honnête et raisonnable ? En écartant a priori le report des bornes d’âge, il se prive de la seule mesure efficace pour équilibrer le système sans augmenter les impôts ni baisser les pensions. En renvoyant à « 2025 ou 2030 » l’allongement de la durée de cotisation il s’oblige à augmenter les impôts pour gagner du temps avant la prochaine réforme.En laissant entendre qu’il allait en priorité augmenter les prélèvements sur les retraités, alors qu’ils ont déjà été mis à contribution en mars 2013 dans le cadre de l’accord sur les régimes complémentaires.
Pire, et ce qui a le don de m’exaspérer, c’est que l’on s’obstine à préserver les régimes spéciaux –dont les avantages coûtent entre 6 et 7 milliards € par an au contribuable- et que l’on ne veut pas aller plus loin dans la convergence public/privé. Et là je me dis qu’une fois encore, cette réformette est plombée par l’électoralisme primaire de la 5èm république et du quinquennat français.
Mais aujourd’hui, comment peut on imaginer que l’on n’avance pas en direction du bon sens. Les durées de cotisation, le mode de calcul des pensions, les taux de cotisation, les âges de départ, la pris en compte de tous les éléments de rémunération doivent s’harmoniser davantage. C’est une mesure de justice et de simplification. Les Français ne comprennent plus pourquoi certains peuvent partir à la retraite à 52 ans et d’autres à 62 ans. Pourquoi certains touchent des pensions calculées sur la base de leurs 6 derniers mois et d’autres sur leurs 25 meilleures années ! Il y a près de 40 caisses de retraites différentes en France, ce qui entraîne des complexités très lourdes pour les poly-pensionnés ainsi que des coûts de gestions très importants (6 milliards € chaque année). Cette unification pourrait être le préalable à une réforme plus structurelle avec un système par points qui permet de mieux s’adapter à la spécificité de chaque carrière.
Malheureusement je ne pense pas que nos ministres trouveront le « bon sens » sur la plage cet été.
Commentaires