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Monsieur le Directeur,
Il est pénible de constater que vous ne comprenez pas les efforts faits, de part et d’autre de la frontière, pour créer une métropole franco-genevoise harmonieuse.
Vous cédez à l’influence politique de courants nationalistes, qui voudraient trouver chez les autres la cause de leurs malheurs. En réalité, chacun sait que la prospérité genevoise s’est faite à partir d’une large participation française. Chacun y a gagné, mais Genève a été particulièrement favorisée par l’apport de la France voisine. On peut dire que pour chaque emploi créé à Genève, une partie des charges liées à cet emploi sont exportées vers la France.
Certes, de nombreux Français ont du travail grâce à Genève, mais bon nombre d’autres Français vivent en France voisine dans des conditions de salaires et de prix qui ne sont plus acceptables. L’égoïsme genevois conduit parfois ses porte-parole à un étrange manque de lucidité.
L’ARC, qui a essayé de construire dans ce territoire transfrontalier les éléments d’une meilleure justice sociale, ne peut pas accepter que des responsables genevois de haut niveau entonnent le chant nationaliste.
Et puis, s’il vous plaît, un peu de logique : pour devenir cadre supérieur dans les hôpitaux genevois, il faudrait être résident. Ainsi, nous dit le Président du Conseil d’Etat, ces cadres connaîtraient mieux le milieu puisqu’ils y vivraient. Tirons-en les conclusions : Genève doit donc construire, avoir des logements en grande quantité pour que le maximum de personnes y résident !... Or Genève, ne construit pas beaucoup. Votre raisonnement illogique doit plus à la démagogie politique qu’à l’examen réaliste des faits.
Quant au manque de coeur, et d’esprit démocratique, il est presqu’inutile d’en parler. Qu’est-ce qu’une société, qu’est-ce qu’une entreprise où certains ne sont pas admis à la promotion aux postes de responsabilités ? On reconstitue des castes, comme dans les romans anticipateurs qui dessinaient une société du futur où certains étaient prédestinés aux grandes missions, d’autres confinés aux tâches de second plan. Est-ce l’anticipation de la belle Genève du 21ème siècle, « ouverte et accueillante », ville des organisations internationales de l’avenir ? ou simplement le retour à une société discriminante, par l’argent, par la nationalité, par la résidence, au mépris de l’égalité et du respect des citoyens.
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