- Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a rendu son rapport et confirme que nos régimes de retraite sont confrontés à une situation très difficile, qui menace leur pérennité.
o Aujourd’hui, une retraite sur 10 n’est pas financée et, si nous ne faisons rien, ce sera une sur 6 en 2030.
o Selon le scénario « médian » du COR, le déficit annuel sera de :
_ 32 Mds€ en 2010
_ 45 Mds€ en 2020
_ 70 Mds€ en 2030
_ Supérieur à 100 Mds€ en 2050
- L’augmentation de l’espérance de vie est à l’origine de cette situation.
o En 2010, en France, il y a 16 millions de retraités, ils seront 18 millions en 2020 et 22 millions en 2050.
o Le ratio actifs / retraités se dégrade considérablement :
_ 4 actifs pour 1 retraité en 1960
_ 1,8 actif pour 1 retraité aujourd’hui
_ 1,5 actif pour 1 retraité en 2020
_ 1,2 actif pour 1 retraité en 2050
- La crise a accéléré ce processus du fait de la chute des recettes des régimes de retraite, en raison de l’augmentation du chômage.
o Dès cette année, nous connaitrons le déficit que le COR envisageait pour l’année 2030, dans ses dernières prévisions datant de 2007 (1,6 point de PIB, soit 32 Mds€).
o De même le déficit aujourd’hui prévu pour 2030 (70 Mds d’euros) est celui qui était prévu pour 2050.
⇒ A cause de la crise, nous avons anticipé de 20 ans les déficits de nos régimes de retraite
- La réforme est absolument nécessaire car la croissance ne pourrait, même dans le meilleur des cas, suffire à rééquilibrer le système.
_ Le meilleur scénario du COR (chômage à 4,5 % à compter de 2024 et une croissance moyenne de la productivité de 1,8 %) prévoit un déficit annuel de 56 Md€ en 2030 et de 72 Md€ en 2050.
C’est pourquoi tous les partenaires sociaux ont reconnu qu’il y avait un problème de déséquilibre financier des retraites. Et il y a désormais un consensus sur la nécessité de réformer nos retraites.
OPPOSITION
Lorsque Madame Aubry dit que la solution est dans la taxation des profits et des plus aisés, elle ne dit pas la vérité aux Français :
o Elle parle de taxer les stocks options : c’est ce Gouvernement qui le premier a taxé les stocks options (taxation de
l’employeur et du bénéficiaire). Passer à une taxation de 50 % rapporterait 1 Md€, le déficit de l’année 2010, c’est 30 Md€ ;
o Elle parle de majorer l’IS des banques de 10 % mais c’est un rendement potentiel de seulement quelques centaines de
millions d’euros;
o Madame Aubry parle « d’abolir les privilèges fiscaux qui minent la cohésion sociale ». Derrière ce vocable se cache
probablement le bouclier fiscal, dont le coût est de 600 millions d’euros face à un déficit de 30 Md€.
POUR ALLER PLUS LOIN
L’enjeu de la pénibilité : une retraite qui tient compte de l’espérance de vie ?
La pénibilité est un enjeu majeur de la réforme des retraites. Si l’on veut que la réforme soit juste, c'est-à-dire que chacun reçoive une
retraite en rapport avec ce qu’il a cotisé, alors il faut non seulement tenir compte du montant de chaque pension, mais aussi de sa
durée. Les pensions étant des rentes distribuées jusqu’à la fin de la vie, l’espérance de vie au moment du départ à la retraite est
déterminante.
Or, l’espérance de vie au départ à la retraite varie selon les professions. Selon que le métier exercé est manuel ou non, difficile
physiquement ou psychologiquement, l’espérance de vie à 60 ans n’est pas la même. Il faudra donc, si l’on veut être juste dans la
réforme, tenir compte de ce critère, et donc prendre en considération la pénibilité de certaines activités.
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