Mieux vaut financer le retour à l’emploi que l’assistance, c’est la conviction qui anime depuis toujours Chablais Insertion, qui a pour mission de faire travailler les exclus afin de leur remettre ou mettre le pied à l’étrier.
L’année 2008, a été marquée par le Grenelle de l’Insertion. qui avait pour objectif une refonte en profondeur de toutes les politiques qui viennent en aide aux personnes exclues. Une large concertation a eu lieu sur l’ensemble de la France, un grand débat a même eu lieu au Parlement.
Que devons nous retenir de tout cela ? La politique d’insertion, et tous en conviennent, connaît de nombreuses failles, même si les politiques menées depuis vingt ans ont permis des avancées non négligeables : on pense bien sûr à la loi du 1er décembre 1988 qui a créé le RMI, mais aussi à la loi du 27 juillet 1999 qui a donné naissance à la CMU. Pourtant, force est de constater que les politiques ont échoué comme le souligne Martin Hirsch en déclarant « notre pays n’a pas des résultats à la hauteur de sa richesse économique, ni de son ambition sociale ». Le problème majeur est que depuis vingt ans on a superposé des mesures qui ont rendu le système de plus en plus sophistiqué, et de plus en plus complexe, et aussi de plus en plus coûteux.
Aujourd’hui le Grenelle est fini et on est rentré dans une phase active. L’avancée la plus importante est le RSA, qui permet d’assurer des revenus du travail supérieurs aux revenus de la solidarité. Il s’agit d’un complément de ressource pour une personne qui bénéficie des minima sociaux et qui reprend un travail. Enfin, un vrai système qui assure que celui qui travaille gagne plus que celui qui ne vit que de l’assistanat.
Le Grenelle avait aussi insisté sur la notion de parcours professionnel. Ce sujet nous intéresse au plus au point. En effet, si l’on ne veut pas que les chantiers d’insertion deviennent des chantiers occupationnels, il est essentiel de travailler sur le parcours professionnel, et donc sur le tutorat, l’accompagnement social et professionnel et sur l’accompagnement psychologique, qui assurent une meilleur insertion en emploi. C’est ce que nous faisons depuis quelques années déjà à Chablais Insertion. Et nous sommes persuadés que sans cet accompagnement nous n’aurions pas d’aussi bons résultats en mise en emploi, ou en sorties dites « dynamiques ».
Chablais Insertion a toujours validé la politique d’objectifs fixée par nos partenaires-financeurs. Une politique qu’il serait simple de détourner pourtant. Il nous suffirait de ne prendre que des bénéficiaires peu éloignés de l’emploi. Mais le bureau de l’association se refuse à ce genre de dérive. Chablais Insertion est au service des plus fragiles et doit le rester. C’est pourquoi, sans discrimination, nous acceptons ceux qui souffrent d’addiction, les alcooliques, ceux qui sont malades mais aptes, ceux qui ont des problèmes de comportement, ceux qui sont handicapés, ceux qui sortent de prison, les femmes esseulées et fragiles, les jeunes à la dérive, ceux qui ne savent pas lire, les sans qualification. En fait nous nous engageons à recevoir les plus fragiles qui veulent s’en sortir et qui sont motivés pour une insertion sociale et professionnelle dans le respect d’un cadre fixé qui a pour objectif l’acquisition d’un savoir être et d’un savoir faire. Le bureau de l’association défend avec conviction ce projet associatif, et ce de manière totalement bénévole, parfois même au détriment de nos vies professionnelles et privées. Le bureau n’a qu’une seule ambition : défendre la valeur travail dans le sens noble du terme. Et nous remercions le personnel de Chablais Insertion qui partage notre vision des choses et qui chaque jour nous démontre que nous avons raison.
Redonner de l’employabilité aux plus faibles, n’est ce pas un beau, grand et honorable challenge. Il mérite que l’on s’en donne les moyens.
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