Samedi a eu lieu un colloque sur le décrochage scolaire à Evian. Un colloque à destination en premier lieu des enseignants…..cependant le service de l’emploi a aussi des idées….. l’occasion pour moi de vous présenter l’expérience de la Mission Locale du Chablais en la matière. La Mission Locale du Chablais, dont je suis la présidente, a en charge l’insertion sociale et professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans. Chaque année en Rhône-Alpes, 3,5% des jeunes quittent le système éducatif sans avoir atteint le niveau V (CAP ou BEP) soit environ 3 000 jeunes, contre 5,5% au niveau national.
Selon nos observations, le phénomène de décrochage scolaire touche particulièrement les jeunes scolarisés dans l’enseignement professionnel. En effet, 7% des jeunes quittent le lycée professionnel avant d’avoir terminé le cycle de formation.
Pour remédier à ce phénomène, des politiques éducatives sont mises en place par les académies de Grenoble et de Lyon, et la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt. Le Conseil Régional vient en appui pour accroître le taux de qualification et il soutient plusieurs initiatives de lutte contre le décrochage.
La Mission Locale, soutenu par le Conseil régional dans le cadre de sa politique, a pour mission d’accompagner les jeunes vers l’emploi, ou de construire avec eux un parcours personnalisé et adapté. Pour l’ensemble de la région, les Missions Locales suivent 105 000 jeunes, dont 43 000 se sont inscrits pour la première fois. Parmi eux, 7 300 sont sans diplôme de niveau V.
NOTRE VECU MISSION LOCALE DU CHABLAIS
La Mission Locale du Chablais a en 2007, reçu en premier accueil 743 jeunes, dont 12% étaient des mineurs. En 2006, nous avions 2% de mineurs.
La Mission Locale du Chablais a en 2007 suivi en file active 1585 jeunes, dont 7% de mineurs. En 2006 nous avions 1% de mineurs en suivi.
Depuis deux ans, nous constatons l’arrivée dans notre structure de plus en plus de mineurs. Une fréquentation nouvelle et inhabituelle. Et nous n’avons pu que constater, qu’en dépit des efforts déployés, que l’objectif de réussite pour ces mineurs est encore loin d’être atteint, du fait entre autre de l’inadéquation des politiques et des dispositifs pour ce jeune public. En effet, il est illusoire de croire que l’on peut envisager l’insertion d’un jeune de 16 ans, comme celle d’un jeune de 25 ans.
Nous avons alerté les pouvoirs publics de nos difficultés, il y a deux ans, notamment dans le cadre du SPE, Service Public de l’Emploi. On nous a alors répondu, que cette arrivée massive de mineurs dans les Missions Locales de la Haute-Savoie (car la tendance est la même sur l’ensemble du réseau des Missions Locales de Haute-Savoie) était incompréhensible compte tenu du dispositif mis en place par l’Education Nationale pour trouver une affectation à tous les jeunes. Pour mémoire, en 2007, 350 jeunes Haut savoyards n’avaient pas d’affectation. 180 ont eu un entretien avec leur responsable d’établissement ; 35 ont été re-scolarisés, 10 ont été placés en alternance, et 135 en CIPPA. Restaient donc sur « le carreau » 170 jeunes.
Il faut savoir que l’Education Nationale n’a aucun indicateur précis sur les décrocheurs scolaires.
Nous avons également invité, en mars 2007, pour une soirée d’échange sur cette problématique des mineurs, tous les responsables d’établissements scolaires du Chablais. Un seul avait répondu à notre invitation.
Toujours face à notre difficulté, nous avons donc initié un diagnostic territorial sur la situation de ces mineurs. C’était il y a un an. Ont collaboré à notre diagnostic : L’EPDA ( service de prévention spécialisé du Conseil général), le Clair Logis (centre d’accueil de mineurs sans famille et orphelinat), Reliance (structure de suivie des jeunes délinquants), la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse), les Assistantes Sociales du secteur, et le CIPPA de Thonon.
Commentaires