Dans le cadre du plan pour l’emploi du gouvernement de Villepin, le ministre de la défense de l'époque, Michèle Alliot-Marie, a proposé la mise en œuvre d’un dispositif interministériel dénommé « Défense 2ème chance ». Ce dispositif, en place depuis septembre 2005, est destiné à des jeunes identifiés en difficulté scolaire ou d’insertion. Sur la base d’un volontariat, ces jeunes ont l’opportunité d’obtenir une formation validée par l’Education Nationale afin de les aider à trouver un emploi dans la vie active. Divers métiers sont proposés. Tous appartiennent à des domaines qui recrutent de la main d’oeuvre : agent d’entretien d’espaces verts ; bâtiment : BTP et second œuvre ; restauration et service à table ; conducteurs poids-lourds (PL)… Outre les anciens militaires, dédiés à l’encadrement et à l’enseignement de la formation civique, les centres font appel à des enseignants de l’Éducation nationale ainsi qu’à des formateurs extérieurs.
A l’heure actuelle, plusieurs dizaines de centres Défense 2ème chance sont ouverts en France, dont 1 à Burdignin en Vallée Verte. Ce centre en Haute-Savoie a ouvert plus d’un an après le début de l’expérimentation du dispositif. L’établissement gestionnaire, au nom du Ministère de la Défense, a consulté à plusieurs reprises la Mission Locale du Chablais dont je suis la Présidente, pour apporter des améliorations à ce service, pour l’adapter au mieux aux besoins de notre territoire.
Il y a quelques mois, le Conseil économique et social (CES) a rendu un avis plutôt favorable sur ces centres. Il affirme dans son rapport reconnaître « pleinement l’intérêt » du dispositif Défense 2ème chance, son caractère « innovant » et « l’enjeu social de première importance » auquel il répond. Le programme apparaît cependant (au CES) insuffisamment connu et reconnu aujourd’hui.
Pour nous acteur de l’insertion des jeunes, nous voyons dans ce dispositif une réponse parmi d’autres à la jeunesse en difficulté et comme un appui à des politiques plus structurelles. L’insertion professionnelle des jeunes, en particulier ceux confrontés à une accumulation de difficultés, est une priorité et une exigence de cohésion sociale de premier plan. A nous tous de s’approprier tous les outils qu’on nous propose pour remplir notre objectif. Pour ce qui est du plan « Défense 2ème chance », je dirais même qu’il doit être porté dans la durée, condamné à réussir, tant il n’est permis de décevoir ni les jeunes, ni l’encadrement. Il est impératif, aussi, de coordonner le travail de tous les acteurs concernés. La Mission Locale du Chablais a orienté des jeunes dans le centre de Burdignin, consciente de la chance qui leur est offerte.
Aujourd'hui le centre de Burdignin accueille une trentaine de jeunes.