« La décision prise par la chancelière Angela Merkel de rétablir provisoirement des contrôles à sa frontière avec l'Autriche valide très exactement l'analyse qui est celle du président Nicolas Sarkozy de refonder en profondeur le système Schengen ».
Au lendemain de cette décision qui marque « un tournant important » dans la politique d'immigration de l'Union européenne, Guillaume Larrivé, député de l'Yonne, estime que cette décision s'inscrivait « dans la démarche de la refondation de la politique d'immigration. Aujourd'hui, nous sommes à un instant de vérité où il faut tout refonder et réfléchir sur la manière dont le continent européen appréhende ce défi, conforme à nos principes et aux intérêts de l'Europe et de la France ».
Cette conviction, celui qui est également Secrétaire national en charge de l'Immigration avec François-Noël Buffet, sénateur du Rhône, l'a partagé ce lundi matin lors du point presse hebdomadaire de notre famille politique.
L'occasion pour lui de souligner que dès 2008, alors président de la République française, Nicolas Sarkozy avait été le leader européen « engageant les états membres de l'Europe dans la négociation et la définition du pacte européen sur l'immigration et l'asile, adopté à l'unanimité, socle d'une politique d'immigration commune ». Et que par la suite, et jusqu'en 2012, Nicolas Sarkozy avait pris d'autres initiatives comme en 2011 où il avait appelé à des évolutions dont celle du droit de l'immigration ou encore la possibilité de rétablir un contrôle aux frontières en cas de crise migratoire.
« Or, depuis 2012, ceux qui font semblant de gouverner la France n'ont pris aucune initiative, n'ont formulé aucune proposition. Ils ne sont pas passés du pacte aux actes, du pacte européen de 2008 à des actes permettant à une nouvelle politique européenne d'immigration de se mettre en place », critique Guillaume Larrivé qui a salué la « capacité d'anticipation et le leadership» de Nicolas Sarkozy. « Oui, il faut s'engager urgemment dans une vraie refondation du système Schengen, de manière extrêmement déterminée », insiste Guillaume Larrivé trouvant « nécessaire », comme l'a rappelé le président des Républicains, de progresser vers « un statut de refugié de guerre à partir du droit actuel », ce que semble méconnaître totalement l'exécutif socialiste.
« Je suis étonné que le Gouvernement socialiste soit ignorant de la loi de la République française et des normes européennes », observe Guillaume Larrivé, pointant « les trois ignorances » du Gouvernement .
Tout d'abord la directive européenne du 20 juillet 2001 (directive 2001/55/CE) " relative à des normes minimales pour l'octroi d'une protection temporaire en cas d'afflux massif de personnes déplacées et à des mesures tendant à assurer un équilibre entre les efforts consentis par les États membres pour accueillir ces personnes et supporter les conséquences de cet accueil. « Elle définit la protection temporaire en cas d'afflux massif de personnes déplacées », résume Guillaume Larrivé.
Seconde ignorance de l'exécutif socialiste: « cette directive européenne a été transposée en droit français par la loi du 24 juillet 2006. Dans la loi française il existe bel et bien des articles qui prévoient ce statut provisoire », poursuit le Secrétaire national à l'Immigration.
Troisième ignorance du gouvernement socialiste : « depuis décembre 2003, il existe la protection subsidiaire », souligne le député de l' Yonne. En effet, depuis le 10 décembre 2003, le bénéfice de la protection subsidiaire est accordé à toute personne dont la situation ne répond pas à la définition du statut de réfugié mais pour laquelle il existe des motifs sérieux et avérés de croire qu'elle courrait dans son pays un risque réel de subir une atteinte grave (peine de mort, exécution, torture, peines ou traitements inhumains ou dégradants).
« C'est très exactement ce que Nicolas Sarkozy désigne lorsqu'il évoque la nécessité d'aménager un statut de réfugié de guerre, c'est-à-dire un accueil temporaire d'un certain nombre de personnes visées par des confits armés. Il s'agit bien d'accueil provisoire pendant le temps du conflit et jusqu'à ce que la paix revienne », précise Guillaume Larrivé.
« Ce statut, poursuit-il, doit être utilisé car nous ne voulons pas que soient organisés le transfert et l'installation durable en France d'une partie de la population du Moyen-Orient. L'avenir des Syriens doit être, dans la durée, dans une Syrie en paix. L'avenir des chrétiens d'Orient doit être, dans la durée, en Orient », juge-t-il.
S'inquiétant de l'apathie d'un François Hollande « perdu, sans aucune capacité d'anticipation, sans aucune vision, sans aucun leadership », Guillaume Larrivé invite le Président de la République à prendre des initiatives. Au nom des Républicains, il propose que la France « compte tenu de l'afflux en provenant du sud de la France et qui se dirige vers le Calaisis, prenne l'initiative de rétablir provisoirement à la frontière franco-italienne des contrôles, » sous la forme de patrouilles mobiles de la police aux frontières.
Refondation de Schengen, refondation totale des différents instruments de la politique d'immigration, contrôles aux frontières, utilisation réel du statut de réfugié de guerre avec des centres de rétention internationaux à créer près de la zone irako-syrienne…, toutes ces pistes d'action seront au menu, ce mercredi, au siège des Républicains, d'une matinée de travail publique consacrée au sujet de l'immigration autour de Nicolas Sarkozy. « A partir du constat actuel, nous évoquerons les évolutions et les ruptures qui nous paraissent nécessaires pour redonner aux Français le droit de choisir qui ils acceptent d'accueillir en France et qui ils souhaitent refuser. Il ne faut pas avoir peur d'aborder ces questions qui se posent. Nous voulons être le mouvement qui apporte des réponses réalistes et non, comme François Hollande, des problèmes », conclut Guillaume Larrivé.