Les « décrocheurs » : jeunes de plus de 16 ans scolarisés l’année précédente et qui ont quitté une formation de niveau V ou IV sans avoir obtenu le diplôme sanctionnant cette formation.
La lutte contre le décrochage scolaire est une question sociale qui revient fréquemment dans les débats régionaux, nationaux mais aussi européens
La Mission Locale du Chablais est très sensible à cette question. En tant que Présidente j’ai alerté les divers partenaires sur le fait qu’il y a 6 ans, nous avions tout d’un coup 10% des jeunes de moins de 18 ans qui fréquentaient notre service.
En 2008, nous avions sur le Chablais 10,4% de jeunes sans diplôme par rapport à la population totale des 20-24 ans. Soit 613 jeunes.
Depuis, les divers partenaires Jeunesse du Chablais travaillent en réseau sur cette question difficile.
Il y a quelques années on parlait de lutte contre le décrochage. Aujourd’hui on préfère parler de raccrochage. Lors de ce colloque nous avons pu écouter des intervenants de l’Education Nationale, mais aussi des professionnels des Missions Locales et diverses structures spécialisées dans l’insertion ou la prevention.
Les maîtres mots sont: Motiver, Accompagner, Socialiser. En 6 ans, 3300 jeunes ont pu bénéficier d’un plan de raccrochage en Rhône-Alpes.
Parmi les échanges je retiens la question de bon sens d’un travailleur social : “ Comment devons nous faire? On nous demande de reconstruire ce que l’école a cassé et déconstruit. Notre système est aberrant.”
Le chemin du raccrochage est difficile car il suppose une collaboration totale entre l’Education Nationale est les réseaux jeunesse, notamment pour le dépistage. Ce qui est rassurant, c’est que lorsque le lien existe, des actions concrètes peuvent se mettre en place rapidement et efficacement
Le rôle des Régions se voit renforcer
La loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale renforce le rôle de la Région en matière de formation professionnelle, d’orientation et d’apprentissage.
A partir de janvier 2015, la Région devient compétente vis-à-vis des personnes ayant quitté le système scolaire pour organiser les actions de lutte contre l’ illettrisme et les formations permettant l’acquisition des compétences clés, en complément de la politique nationale de lutte contre l’illettrisme conduite par l’Etat. La Région acquiert également la possibilité d’habiliter des organismes pour la mise en œuvre d’actions de formation en direction de publics en difficultés (jeunes et adultes rencontrant des difficultés particulières d’apprentissage ou d’insertion). Le pilotage des plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs ainsi que la prise en charge de ces derniers seront transférés à la Région, en collaboration avec l’Education Nationale et la Préfecture.